Proximus ne va plus négocier les données de localisation des clients qui refusent explicitement
A partir du 2 décembre, les clients de Proximus pourront choisir de ne plus être repris dans le gisement des données de localisation que l’entreprise télécom vend aux villes et communes. Assez étonnamment, cela ne pourra pas se faire via les paramètres de confidentialité dans l’appli Proximus. Il faudra en effet envoyer un courriel.
Toute personne qui souscrit un abonnement mobile chez Proximus, donne automatiquement à l’opérateur télécom l’autorisation de négocier les ‘données basées sur la localisation et la date’. Ces données de localisation sont alors proposées via le programme MyAnalytics de Proximus au secteur public, au secteur de la vente au détail, aux organisations de mobilité et aux organisations touristiques sous forme de packs de données rendus anonymes.
Les défenseurs du respect de la vie privée demandent depuis longtemps déjà à Proximus d’être plus transparente à propos des données que l’entreprise négocie exactement, afin de prévoir une procédure de désengagement claire. Les clients ne pouvaient jusqu’à présent pas refuser que l’opérateur télécom utilise leurs données GSM à des fins d’analyse. Les choses vont bientôt changer après que l’annonce d’une campagne de marketing urbain à Courtrai ait provoqué un litige sur le plan de la confidentialité.
L’administration communale de Courtrai avait annoncé le mois passé qu’elle versait 40.000 euros à Proximus pour savoir combien de visiteurs se rendaient au centre ville, quand ils le faisaient et d’où ils provenaient. Cela engendra des réactions inquiètes de personnes préoccupées par leur confidentialité. L’échevin courtraisien en charge de l’économie, Arne Vandendriessche, expliqua qu’il existait une possibilité de désengagement (opt-out), mais tel ne sembla pas être le cas. L’autorité de protection des données a ensuite révélé avoir reçu différentes plaintes et examiné de plus près cette affaire.
Cette semaine, Vandendriessche écrivait sur Twitter que Proximus allait sur insistance implémenter la procédure de désengagement.
“C’est exact, nous avons en effet décidé de prévoir une possibilité de désengagement à partir du 2 décembre”, déclare un porte-parole de Proximus. L’entreprise insiste sur le fait que ce n’est pas une obligation légale: “La loi télécom nous permet de négocier de manière anonyme les donnes de localisation issues de notre réseau. C’est donc une décision interne que de prévoir l’opt-out.”
Uniquement par mail
Les clients de Proximus, qui enverront un courriel avec leur numéro de téléphone mobile à privacy@proximus.be, ne seront plus repris dans le gisement de données à partir du 2 décembre. “Du point de vue technique, ce filtrage se fera au niveau inférieur du réseau, parce que toutes les données sont ensuite collectées et analysées dans nos systèmes”, peut-on lire dans un courrier adressé par Proximus à Vandendriessche.
Le fait que les clients puissent uniquement se désengager en envoyant un mail à Proximus, est singulier. Dans l’appli MyProximus, l’opérateur télécom prévoit déjà une possibilité d’opt-out pour l’utilisation de données sur base de la TV (les programmes que vous regardez), du trafic téléphonique fixe (à qui vous téléphonez) et du trafic internet (quand vous surfez). Une possibilité de désengagement supplémentaire pour les données générées par votre téléphone mobile (où vous vous trouvez) n’y apparaîtra cependant pas.
“Une extension à l’environnement MyProximus n’est actuellement pas à l’ordre du jour”, déclare un porte-parole de Proximus. “Les paramètres de confidentialité que vous pouvez gérer dans l’appli, concernent tous l’utilisation de données personnelles à des fins de personnalisation des services ou de communication avec un utilisateur spécifique. Il s’agit ici d’informations rendues anonymes sur base des données de localisation provenant de notre réseau”, explique-t-il.
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