Proximus installe des routeurs multi-térabit en réseau dorsal
Dans le cadre du projet de modernisation Titan, Proximus a installé les premiers routeurs multi-térabit de Nokia. “D’ici la fin de l’année, 40 pour cent de l’ensemble du trafic de données chez Proximus passera par le réseau de transport rénové”, déclare le CTO Geert Standaert.
En août de l’année dernière, Proximus annonçait une multiplication par quatorze de la capacité du réseau de transport IP, à savoir le réseau dorsal sous-jacent sur lequel transite le trafic de données tant fixe que mobile des clients résidentiels et professionnels. L’élément crucial dans ce déploiement de ‘Titan’ (Terabit IP Transport and Aggregation Network), ce sont les routeurs 7750 SR-14s de Nokia, dont les premiers ont entre-temps été installés. “Proximus est l’un des premiers opérateurs dans le monde à le faire”, affirme Luc Defieuw de Nokia Benelux. “Pour ce type de technologie IP, nous sommes le numéro 1 en Europe et le numéro 2 dans le monde. Le fait que nous disposions à Anvers de 350 personnes spécialisées dans le routage IP, a certainement aidé Proximus dans sa décision de porter son choix sur nous.” Nokia fournira entre autres aussi les outils nécessaires pour accompagner la migration.
Le backbone Proximus poussé à 100Gbit/s
Dans le réseau Titan IP, les routeurs seront interconnectés avec des liens IP de 100 Gbps. Les routeurs mêmes accepteront le trafic multi-térabit. “Ces mises à niveau sont nécessaires pour veiller à ce que nos réseaux fixe et mobile ne soient pas saturés dans les années à venir. Ils seront nécessaires pour faire face à la future croissance du trafic de données”, explique le CTO Geert Standaert à Data News. L’entreprise envisage une progression de 70 pour cent du trafic de données dans les réseaux mobiles et jusqu’à 42 pour cent dans les réseaux fixes. “C’est surtout la vidéo, le streaming et l’unicast (l’envoi de paquets de données d’un appareil source unique vers un seul destinataire, ndlr) qui augmenteront le besoin de passer à des stades supérieurs”, précise encore Standaert.
“Il convient du reste de prévoir pas mal de travail manuel lors de la migration, car nombre de connexions à fibre optique devront être déplacées.” Actuellement, 165 des 600 bâtiments de Proximus sont reliés par le nouveau réseau dorsal, et un tiers environ des 50.000 câbles à fibre optique ont déjà migré. Le projet est ainsi parfaitement dans les temps 7 mois après son lancement, selon Standaert: “D’ici la fin de l’année, 40 pour cent de tout le trafic de données chez Proximus passera par le réseau de transport rénové. Cela ne fera qu’augmenter l’année prochaine et d’ici 2021, tout notre trafic transitera par Titan.” Les travaux vont de pair avec un temps d’arrêt (‘downtime’) limité et se font par conséquent entre minuit et 6 heures du matin, et tous les clients sont prévenus à l’avance. Dans la partie accès, Proximus fait du reste aussi grand cas des augmentations de capacité. Le ‘backhaul’ des antennes mobiles évoluera d’1 à 10 gigabits pour préparer l’arrivée de la 5G, et la capacité DSL sera également poussée à 10 gigabits.
‘Tout le trafic des données de Proximus sur une seule carte-réseau’
D’ici début juin, Proximus mettra en service 12 routeurs multi-térabit de Nokia. Les quatre premiers se trouvent d’ores et déjà en réseau et peuvent traiter des centaines de flux de données gigabit simultanément. “Un seul routeur accepte 12 cartes-réseau. Avec une carte-réseau dans un routeur, nous sommes à présent en principe capables de faire tourner tout le réseau de Proximus”, indique le CTO Geert Standaert comme pour situer l’importance de ce supplément de capacité. Le réseau de Proximus traite actuellement quelque 3,3 térabits par seconde. Sur une carte, il est possible de traiter jusqu’à 3,6 térabits.”
Mais faire passer autant de données dans une seule machine n’engendre-t-il pas un problème de sécurité? Que se passera-t-il si une carte refuse tout service? “Si une carte ou un lien flanche, tout sera automatiquement re-routé vers d’autres systèmes. Ce temps de commutation restera limité à moins de 50 ms”, se targue Proximus. Et l’entreprise d’insister par ailleurs sur le fait que la panne à grande échelle du week-end dernier n’a rien à voir avec la migration du réseau de transport. La cause de cette panne résidait dans les passerelles qui relient le réseau fixe au volet mobile.
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