Firefox abandonne la résistance aux cookies. Introduite il y a 13 ans, l’option « Ne pas me pister » disparaîtra du navigateur à partir de la version 135.
L’explication sur la page d’assistance de Firefox est claire : « De nombreux sites ne respectent pas cette indication des préférences personnelles de vie privée et, dans quelques cas, cela peut même réduire la confidentialité. » Les options « Ne pas me pister » qui subsistent dans Google Chrome et Microsoft Edge sont d’ailleurs tout aussi inefficaces. Chez Firefox, l’option sera remplacée par le contrôle global de confidentialité. Imposé par la loi dans certaines régions, il vous permet d’indiquer que vous ne souhaitez pas que votre navigation soit suivie.
La fonctionnalité « Ne pas me pister » avait été lancée à la demande de la Federal Trade Commission américaine, qui souhaitait créer un équivalent Internet aux listes « Don’t Call Me » (Ne m’appelez pas) pour les télévendeurs. L’option proposée dans les navigateurs était censée garantir que les annonceurs ne vous suivraient pas pour établir un profil de vos choix et de vos goûts. Chaque navigateur avait d’ailleurs adopté sa propre approche ; chez Firefox, il s’agissait d’une case à cocher « Demander aux sites web de “Ne pas me pister” » dans les paramètres.
Contre-attaque
Et c’est à ce niveau que le bât blessait. L’option « Ne pas me pister » ne bloquait rien, elle se contentait d’informer les sites web que l’internaute ne souhaitait pas être pisté : à eux de respecter ce souhait ou non. Pourtant, la fonction « Ne pas me pister » est peu à peu devenue un paramètre standard dans tous les navigateurs, alors que les marketeers s’escrimaient à imaginer de nouveaux moyens de la contourner. En fin de compte, la fonction était même devenue un moyen de suivre les internautes par le biais d’une « empreinte digitale numérique », y compris entre différents navigateurs. C’est ce qui a amené Apple à la supprimer de Safari en 2019.
Quoi qu’il en soit, le bras de fer entre internautes et annonceurs sur le pistage de la navigation se poursuit. Aujourd’hui, la balle est à nouveau dans le camp de l’utilisateur, qui n’a d’autre choix que de cliquer systématiquement sur « Refuser tout » dans les notifications RGPD ou d’activer un logiciel spécifique.
