Le service de fichiers se voit contraint d’actualiser à nouveau ses conditions d’utilisation suite à une vague de critiques.
C’est la consternation qui règne parmi les nombreux utilisateurs de WeTransfer, un service populaire de transfert de fichiers volumineux: une adaptation des conditions d’utilisation (‘Term of Service’) il y a quelques jours semble inclure un fragment de texte donnant à l’entreprise la permission d’utiliser vos fichiers pour, entre autres, former l’IA.
Ce fragment de texte adapté dans les règles stipulait, entre autres, que WeTransfer avait le droit d’utiliser vos données pour gérer, développer, commercialiser et améliorer le service ou de nouveaux services, y compris l’amélioration de modèles d’apprentissage machine pour la modération du contenu.
Ce dernier point, en particulier, a suscité de vives inquiétudes, notamment parce que WeTransfer est utilisé par de nombreux graphistes et artistes pour transférer leurs images. Or ceux-ci ne veulent pas qu’un autre modèle d’IA soit secrètement formé au départ de leurs œuvres.
Apprentissage machine
‘Nous n’utilisons ni l’apprentissage machine ni aucune autre forme d’IA pour traiter du contenu partagé via WeTransfer’, déclare-t-on chez WeTransfer à BBC News, entre autres. ‘Nous ne vendons pas non plus de contenus ou de données à des tiers.’ L’entreprise affirme qu’il s’agit d’un fragment de texte juridique qui devrait, entre autres, lui permettre de créer des systèmes de détection de contenus préjudiciables. Parallèlement, WeTransfer affirme comprendre les critiques, et adapte donc ses conditions d’utilisation, cette fois dans un ‘langage plus clair’, selon l’entreprise.
C’est la deuxième fois déjà qu’un service de partage de fichiers fait l’objet d’une vague de critiques pour avoir adapté ses règles d’utilisation. En 2023, son concurrent Dropbox avait en effet également dû préciser qu’il ne souhaitait pas former de modèles d’IA à partir des fichiers transférés. Cette entreprise avait alors ajouté des dispositions similaires à son règlement. Tout cela signifie surtout que les utilisateurs se montrent très méfiants à l’égard de ce qu’une entreprise veut ou peut faire de leurs données. C’est aussi la preuve que quelqu’un lit et contrôle réellement ces longs fragments de texte.