Signal prend position contre une nouvelle fonctionnalité de Windows qui suit tout ce que vous faites. Dans un article de blog, Signal explique comment elle compte protéger ses utilisateurs.
L’accent mis sur la confidentialité et la protection des données a toujours été le fonds de commerce de l’appli de messagerie Signal. Il n’est donc pas étonnant qu’elle exprime haut et fort son opposition à la fonctionnalité Recall que Windows a introduite pour la première fois en mai de l’année dernière. La fonctionnalité de recherche basée sur l’IA permettrait aux utilisateurs de se souvenir de tout ce qu’ils ont fait sur leur appareil et ce, au moyen d’une question simple en langage humain.
Pour y parvenir, Windows prend une capture d’écran de l’appareil toutes les x secondes et la stocke dans une base de données consultable par l’utilisateur. Son introduction a provoqué un véritable tollé lors de sa présentation, après quoi Microsoft a supprimé la fonctionnalité. Cependant, selon une annonce récente, elle sera bientôt réintroduite de manière permanente dans Windows 11.
Recours à un truc
Signal riposte avec une nouvelle version de son appli intégrant une fonctionnalité de protection d’écran pour Windows. Celle-ci empêche Recall de prendre des captures d’écran de Signal. Pour ce faire, le service de messagerie utilise une fonctionnalité Windows qui était à l’origine destinée à sécuriser le contenu protégé par le droit d’auteur contre les captures d’écran. Les utilisateurs de Signal sur Windows 11 seront protégés par défaut contre les captures d’écran indésirables avec la nouvelle version 7.55 de Signal Desktop.
Cela n’empêche pas Signal de critiquer l’approche de Microsoft. Le fait que Microsoft ne donne pas aux développeurs d’options explicites pour exclure leurs propres applis des captures d’écran pour des raisons de confidentialité, et que Signal ait dû en lieu et place recourir à un truc, est ‘une omission flagrante qui limite nos choix’, écrit Joshua Lund de Signal dans un article de blog. ‘Les fournisseurs de systèmes d’exploitation, en particulier ceux qui utilisent des agents d’IA, doivent s’assurer que les développeurs d’applis comme Signal disposent toujours des outils et des contrôles nécessaires pour refuser aux systèmes d’IA, au niveau du système d’exploitation, l’accès aux informations sensibles de leurs applis.’
Meredith Whittaker, présidente de Signal, avait précédemment déjà mis en garde contre les risques de sécurité et de confidentialité liés à ces systèmes d’IA. ‘Il y a un sérieux problème de sécurité et de confidentialité qui hante ce battage médiatique autour des agents d’IA, menaçant à terme de briser le système de sécurité intégré entre la couche applicative et la couche OS en fusionnant tous ces services disparates’, avait-elle déclaré lors de la conférence SXSW en mars 2025.