
Une lanceuse d’alertes: ‘Meta a ciblé les ados vulnérables’

Sarah Wynn-Williams, une ex-dirigeante de Meta devenue entre-temps lanceuse d’alerte, a déclaré au sénat américain que l’entreprise informait les annonceurs, lorsque des adolescents étaient vulnérables.
Wynn-Williams dirigea le département Global Public Policy chez Meta (alors Facebook). Elle quitta l’entreprise au plus fort du scandale Cambridge Analytica et écrivit entre autres un livre à ce sujet, Careless People. Elle a témoigné devant le sénat américain cette semaine.
Elle y a évoqué, entre autres, les tentatives de Meta pour s’ancrer en Chine et dans ce contexte, l’entreprise aurait aidé le parti communiste chinois à développer l’IA. Wynn-Williams a cependant également révélé le ‘mépris total’ dont feraient preuve les hauts responsables de Meta à l’égard du bien-être mental des utilisateurs.
Suppression d’un selfie
C’est ainsi que Wynn-Williams a admis que Facebook ciblait spécifiquement les publicités destinées aux jeunes de 13 à 17 ans qui se sentaient mal dans leur peau ou déprimés. ‘L’algorithme pouvait identifier quand ils se sentaient nuls ou impuissants, et Meta partageait cette information avec des annonceurs’, a-t-elle ajouté. L’idée sous-jacente est qu’on est davantage enclin à acheter quelque chose, lorsqu’on ne se sent pas bien. Et de citer l’exemple d’un adolescent qui supprime un selfie. Ce serait alors le moment opportun pour un annonceur de se mettre à promouvoir des produits de beauté, car cela pourrait signifier que l’adolescent en question a du mal à avoir une bonne image de soi. Des publicités pour des produits amaigrissants seraient également envoyées aux adolescents qui déclarent que leur corps ne leur plaît pas. Meta a reconnu que les jeunes de 13 à 17 ans constituaient un public cible vulnérable mais ‘très précieux’ pour les annonceurs, selon Wynn-Wiliams.
Meta dément ces allégations dans une réaction, affirmant que le témoignage est ‘bourré de fausses informations’. L’entreprise a été critiquée à plusieurs reprises déjà ces dernières années pour l’influence que ses réseaux sociaux exerceraient sur l’image de soi et la confiance en soi des utilisateurs, en particulier des adolescents.
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