Un entrepreneur canadien veut racheter TikTok à bas prix

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Matthieu Van Steenkiste Freelance journalist Data News

L’entrepreneur canadien Kevin O’Leary souhaite racheter TikTok, si cette dernière est interdite par les autorités américaines. Il prévoit dans ce but une offre nettement inférieure à la valeur même de l’entreprise, étant donné que l’algorithme – secret – sous-jacent à la plate-forme de micro-vidéos ne serait, lui, pas revendu.

Le projet d’O’Leary, fondateur de Softkey Software Products, découle de la décision prise par les autorités américaines d’interdire la plate-forme d’origine chinoise sur le territoire des Etats-Unis. L’offre de départ de vingt à trente milliards de dollars est nettement inférieure aux 220 milliards de dollars que vaut TikTok.

O’Leary émet cette offre basse, parce qu’il soupçonne que l’algorithme sous-jacent, qui est à la base du succès de l’appli, ne sera, lui, pas revendu. Il reprendrait donc uniquement une marque – certes opulente – et ses 170 millions d’utilisateurs, sans les données, comme il l’a confié à la chaîne américaine CNBC.

Un acheteur potentiel doit ‘réémuler’ l’algorithme avec du code américain et servir d’‘intendant’ en vue de transformer la plate-forme de ‘TikTok China’ en ‘TikTok USA’. Voilà qui explique la réduction de la valeur de l’entreprise.

Plus tôt en mars, la chambre des représentants américaine a voté une proposition de loi qui contraindrait le propriétaire de TikTok, ByteDance, à renoncer à son appli au succès mondial ou à accepter une interdiction effective. Des mois peuvent cependant encore s’écouler, avant que la loi relative à TikTok n’aboutisse au sénat.

On ignore aussi si le gouvernement chinois permettra à un acheteur américain de vendre TikTok. L’entreprise a déjà effectué pas mal de travail de lobbying contre la proposition de loi.

O’Leary a pourtant déclaré qu’il y avait au minimum 50 pour cent de risque d’une interdiction et d’une revente forcée du géant des médias sociaux au début de l’année prochaine, après les élections présidentielles américaines, et il se prépare donc à cette possibilité.

Chaque accord potentiel aurait besoin de la bénédiction de la Maison Blanche étant donné les implications pour la sécurité nationale. O’Leary a ajouté qu’il en avait déjà discuté avec le candidat républicain à la présidence, Donald Trump, et il envisage de rencontrer Joe Biden, qui ambitionne un second mandat.

Le président d’O’Leary Ventures a encore révélé qu’il négociait avec d’autres acteurs intéressés par une participation au syndicat du rachat et qu’il rechercherait des fonds d’investissement d’état à partir d’avril.

En marge de ce qui précède, l’ex-ministre américain des finances, Steve Mnuchin, a également montré de l’intérêt au rachat de TikTok.

‘C’est l’accord le plus complexe de l’histoire des médias sociaux, et je dois créer un nouvel algorithme’, a encore déclaré O’Leary. ‘Il s’agit d’un deal très intéressant, et cela me plait.’

TikTok n’a pas réagi directement à une demande d’informations.

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