Peut-on facilement publier des crypto-arnaques sur les médias sociaux?

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Pieterjan Van Leemputten

Les publicités qui vous promettent de vous enrichir rapidement en misant sur les cryptomonnaies, sont innombrables sur certaines plates-formes. Febelfin a fait le test et a réussi à tromper quelques centaines de Belges.

‘Envie de négocier rapidement et facilement vos crypto-espèces, comme je l’ai moi-même fait à Dubaï?’ Voilà un message qu’on a vu fleurir sur les médias sociaux ces deux dernières semaines. Sauf que cette fois, il ne s’agissait pas d’une escroquerie, mais d’une campagne de Febelfin. La fédération belge du secteur financier entend créer une prise de conscience envers les influenceurs auto-déclarés qui tentent de convaincre les gens d’injecter de l’argent sur des plates-formes douteuses, souvent sans que cela passe par un investissement réel.

En Belgique, la campagne s’est faite à l’instigation de Sami Farhat du côté francophone et de Jonathan Medart du côté flamand, qui, à bord d’une voiture de sport ou d’un bateau loué, s’adressait aux gens à partir de Dubaï, afin qu’ils rejoignent leur groupe Telegram. Plus de cinq cents personnes mordirent effectivement à l’hameçon.

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Au fait, comment est-il possible de propager de telles tentatives sous forme de publicité payante via les médias sociaux? Très difficilement ou très aisément en fonction de la plate-forme, selon Hannes Coudenys, directeur de l’agence de création Hurae, qui a mis en œuvre la campagne pour Febelfin.

Sur TikTok jamais, sur Facebook toujours

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‘Sur TikTok, c’était réellement impossible, ce qui est incompréhensible, puisqu’on y trouve de nombreux gourous financiers. On peut alors supposer qu’ils sont mieux connus à propos de ce qu’on est précisément autorisé à dire ou non sur la plate-forme. Sur X, l’ex-Twitter, cela n’a pas été possible non plus, alors même qu’on y trouve au quotidien ce genre d’arnaque publicitaire, sauf qu’on il n’est souvent pas explicitement expliqué que le but est de gagner de l’argent’, explique Coudenys.

‘Sur X, nous avons aussi tenté notre chance sans mentionner les mots ‘trading’ ou ‘bitcoin’, mais les annonces continuèrent d’être rejetées avec le commentaire qu’il s’agissait d’affirmations qui ne pouvaient pas être démontrées.’

Sur Youtube par contre, les annonces ont bel et bien été acceptées. Les fans d’Acid notamment ont ainsi pu visionner avant ou pendant les vidéos la crypto-compagne de Febelfin.

Comme les annonces payantes n’étaient pas acceptées partout, Hurae et Febelfin misèrent sur un autre cheval. Pour pouvoir quand même accéder à X de manière organique, le compte avec les vidéos a été retweeté par quelques utilisateurs connus. Marc Van Ranst, Yasmien Naciri, Vincent Van Quickenborne et Alexandra d’Archambeau ont ainsi partagé les vidéos, généralement avec une certaine indignation, afin qu’elles puissent encore passer sous les yeux de potentiels personnes intéressées.

De façon étonnante, la campagne a pu être publiée sans le moindre problème chez Meta (Facebook et Instagram). Coudenys: ‘Vous pouvez y placer ce que bon vous semble. Ces plates-formes soulignent le bon fonctionnement de leur modération, qui ne voit aucun problème dans les publicités en matière de crypto-trading.’

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