Meta supprime le traceur de désinformation CrowdTangle

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Pieterjan Van Leemputten

Meta renonce à CrowdTangle, un traceur de désinformation. Un successeur existe certes, mais qui n’engendre guère l’enthousiasme des utilisateurs en dehors de Meta.

CrowdTangle était autrefois un outil de marketing, conçu principalement pour passer en revue les messages postés sur Facebook et leur engagement. En 2016, l’entreprise à son initiative fut rachetée par Facebook (aujourd’hui Meta).

Meta a décidé de mettre un terme à l’outil le 14 août. En lieu et place, l’entreprise renvoie les utilisateurs à sa Content Library, un autre outil qui suit de près les messages publics postés sur la plate-forme.

Mais ce changement va de pair avec une réduction des possibilités. C’est ainsi que Content Library n’est disponible que pour le personnel académique et les organisations sans but lucratif, qui effectuent de la recherche (scientifique) sur des choses présentes sur Facebook et Instagram. Nombre de chercheurs et la plupart des journalistes en seront par exemple privés. De même, les régulateurs ne seront pas autorisés à utiliser l’outil.

Meta défend cependant sa position. Précédemment en mai, le responsable des ‘global affairs’, Nick Clegg, déclara que l’outil déclinait et ne donnait pas une vision précise, parce qu’il se focalisait par exemple surtout sur les comptes à fort engagement ou aux nombreux suiveurs.

Utilisateurs mécontents

Techcrunch a pris contact avec un certain nombre d’utilisateurs et d’organisations qui ont utilisé l’outil ces dernières années. On apprend ainsi que Content Library n’intègre qu’une partie des fonctionnalités de son prédécesseur. Et d’insister sur le fait que ce sont précisément les comptes à fort engagement qui sont suivis pour y déceler rapidement la désinformation. Techcrunch fait du reste finement observer que l’outil était en 2020 encore utilisé par le gouvernement américain et par des instances électorales locales pour rechercher la désinformation.

De son côté, Meta déclare que le tableau de bord de Content Library a été entre-temps étendu et que bientôt, Threads dépendra aussi de l’outil. Reels d’Instagram y avait précédemment déjà été ajouté.

Il est possible que dans ses choix, Meta ait été inspirée en partie par X (Twitter). L’entrepreneur Elon Musk avait décidé, après le rachat, de rendre l’API payante et pas qu’un peu, ce qui aurait fait que de nombreux chercheurs ne puissent soudainement plus ou malaisément accéder aux données publiques de la plate-forme. Comme cela passa relativement inaperçu sur le plan juridique, Meta pense peut-être refaire le même coup, puisque les gens verraient désormais moins ce qui se passe sur la plate-forme.

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