L’opposition charge. Le gouvernement minimise. Et la communication est mise au frigo.
Milieu de semaine dernière, l’opposition, en la personne du parlementaire CD&V Tony Van Parijs tirait à boulets rouges sur le vaste projet Phenix, [déjà retardé], d’informatisation de la Justice, qu’elle qualifiait de catastrophe générale : les tests prévus dans les tribunaux de police (premier périmètre de déploiement du projet) auraient une nouvelle fois été reportés vu le manque de fiabilité du système et le véritable envol du Phenix ne serait sans doute pas pour cette législature …Du côté du gouvernement, le Cabinet de la Ministre de la Justice Laurette Onkelinx, après nous avoir laissé un temps miroité que des décisions concrètes auraient pu sortir d’une réunion de vendredi dernier avec le fournisseur principal Unisys, se contente de déclarations rassurantes : ” Tout est sous contrôle”, déclare Annaïk de Voghel, la porte-parole de Laurette Onkelinx, tout en reconnaissant de nouveaux retards dans un projet Phenix qui n’est décidément “pas facile”. A l’en croire, le comité de pilotage de Phenix se réunit deux fois par semaine, dont chaque vendredi avec Unisys, pour garantir que le projet reste sur les rails et pour coordonner une “foule de tests”. Selon Annaïk de Voghel, les premières applications Phenix seront “sans doute” opérationnelles avant la fin de cette législature (rappelons que le planning réajusté il y a deux ans prévoit que tous les cours et tribunaux soient connectés à Phenix à la fin 2007). Elle met en avant la “bonne volonté” de Unisys, dont la direction aux Etats-Unis suit visiblement le projet de près.Il y a quelques jours, Yvan Verougstraete, président de la Cour de Cassation et membre du comité de pilotage de Phenix, a également reconnu de nouveaux retards (qu’il a liés à une volonté de gérer le projet en bon père de famille sans prendre le moindre risque), mais il a démenti que la situation soit catastrophique.Unisys a fait savoir par un communiqué qu’elle ne ferait aucun commentaire pour l’instant sur ce projet, regrettant que “l’ expertise et le dévouement de ses collaborateurs” aient été mis en cause.Tout le monde semble vouloir privilégier les actes à la communication, au risque de donner l’impression que plus rien n’avance. [Le site de Phenix], assorti à une époque de newsletters mensuelles, n’est plus mis à jour depuis juin.