Nous sommes tous filés
Qu’est-ce c’est que cette manie – ou serait-une phobie? – de stocker toutes nos données? Notre lieu de naissance, notre adresse, avec qui nous habitons et où nous allons rendre l’âme.
Qu’est-ce c’est que cette manie – ou serait-une phobie? – de stocker toutes nos données? Notre lieu de naissance, notre adresse, avec qui nous habitons et où nous allons rendre l’âme.
Passe encore pour ces informations, mais est-il sensé de savoir quand, à qui et pendant combien de temps nous avons téléphoné? A qui nous avons envoyé un SMS, même au beau milieu de la nuit? A qui nous avons adressé un mail, comment et où? La Poste tient-elle aussi à jour les données du destinataire de la carte postale que nous avons expédiée? Ou de celui de qui nous avons reçu des bons voeux? Les malédictions arrivent rarement par courrier. L’e-mail s’y prête manifestement mieux…
La Poste devra-t-elle donc, le cas échéant, transmettre ces données aux autorités? Et devra-t-elle aussi les conserver pendant deux ans, comme le prescrirait la directive européenne? Les écrits restent, et les mails plus longtemps encore! Et sera-t-il possible bientôt de passer au crible toutes les données provenant des connexions Linkedin, Facebook ou Netlog. Les tweets seront-ils eux aussi gardés dans les archives de la Commission européenne? Et les enregistrements, les photos numériques,…? Sommes-nous encore très éloignés de la limite, où tout ce qui peut être enregistré de manière binaire, sera stocké quelque part? Combien d’exa-octets devrons-nous encore fournir?
Et qu’en est-il du secret garanti par la loi dont jouissent les médecins, avocats, juges et journalistes? Le trafic des mails et des SMS des politiciens européens pourra-t-il lui aussi être épluché? Comme base pour un nouveau président irréprochable de l’UE? Uniquement à des fins judiciaires, cela va de soi. Mais ce devoir de conservation, est-ce réellement une nécessité? Cela permettra-t-il d’arrêter davantage de criminels? Cela aidera à tout le moins les fournisseurs de produits de stockage, ce qui est positif, dites-vous? Je frissonne à l’idée d’une telle débauche de stockage et je soutiens les organisations qui s’y opposent. Chaque citoyen a droit au respect de sa vie privée. Il n’y a que ceux qui y ont déjà renoncé, qui ne voient pas d’inconvénients dans cette approche. Nous sommes tous filés, si vous me permettez ce jeu de mots facile basé sur le terme anglais ‘file’. Pauvre Europe…
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