Nous nous méfions massivement de Facebook & co, mais nous y partageons quand même nos données

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Plus de trois quarts des consommateurs n’ont pas confiance dans les médias sociaux, lorsqu’il est question du traitement des données personnelles. Cela ne nous empêche toutefois pas de partager massivement nos données sur ces plates-formes. Tel est le paradoxe qui ressort d’une étude effectuée par F5 Networks.

Dans le courant du mois de mars, F5 a mené une enquête auprès de 7.000 consommateurs dans la zone EMEA, dont la Belgique et les Pays-Bas. 75 pour cent d’entre eux déclarent ne pas avoir confiance dans les plates-formes sociales et de marketing sur le plan de la protection des données personnelles. A peine 21 pour cent sont convaincus que ces plates-formes sont capables de protéger les données des consommateurs de manière réellement efficiente contre les pirates. Mais cette méfiance et cette crainte disparaissent assez facilement, semble-t-il, lorsque le consommateur peut exploiter gratuitement les services d’une entreprise de ce genre. Plus de la moitié des participants à l’enquête se disent en effet prêts à partager leur date de naissance, état civil et pôles d’intérêt personnels en cas d’utilisation gratuite.

Si l’on se base sur l’utilisation de Facebook, cela n’est pas une grande surprise en soi, “mais je suis quand même très surpris que le paradoxe soit si largement répandu et si solidement ancré”, affirme Mike Convertino, CISO chez F5 Networks, qui a réalisé cette étude. “Les gens veulent absolument être connectés aux autres et sont manifestement prêts à pas mal de sacrifices dans ce but”, ajoute Convertino.

Des acteurs plus traditionnels tels les banques ou les instances publiques sont par contre perçus comme fiables. 73 pour cent des répondants pensent que les banques sont le mieux à même de protéger leurs données en comparaison avec d’autres secteurs. Mais le consommateur estime par ailleurs que les banques, mais aussi le secteur des soins de santé, le secteur public et les autorités doivent consentir davantage d’efforts pour accroître encore la sécurité. Quelque 67 pour cent des répondants sont convaincus que les entreprises et les organisations doivent améliorer leur authentification.

Le Belge privilégie la sécurité par rapport au respect de sa vie privée

Un peu moins de la moitié (49%) des Belges et des Néerlandais interrogés estiment du reste que la sécurité nationale est plus importante que le respect de leur vie privée. Assez étonnamment, ces deux pays obtiennent un score plus élevé sur ce point que la plupart des autres états européens. Convertino voit par ailleurs dans le débat qui a opposé Apple et le FBI à propos du déverrouillage d’un iPhone un exemple de la façon dont notre société recherche un juste équilibre entre le respect de la vie privée et la sécurité. Il est clair que les consommateurs n’en sont pas encore à ce point. Plus d’un cinquième (21%) estime par exemple que tout un chacun doit prendre en charge sa propre protection, alors que 43% trouvent précisément qu’il appartient aux autorités de protéger les citoyens.

F5 Networks a présenté les résultats de son enquête lors de sa conférence Agility qui se tient pour l’instant à Vienne.

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