Zoom rappelle ses employés au bureau

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Zoom, l’entreprise américaine qui a appris au monde entier à travailler à domicile, demande à ses collaborateurs de revenir plus souvent au bureau. C’est là une nouvelle étape marquante dans le cadre d’un retour – actuellement encore prudent – des employés dans les bureaux de l’entreprise.

En 2020, Zoom Video Communications, anciennement une obscure petite entreprise technologique disposant d’une plate-forme de visioconférence et établie à San Jose, une enclave de la Silicon Valley, est devenue un véritable phénomène par pure nécessité. Elle a peut-être sauvé l’économie mondiale de l’effondrement en permettant à des gens de travailler depuis leur table de cuisine durant la pandémie du corona qui faisait rage à l’échelle planétaire: le nombre d’utilisateurs ayant eu recours quotidiennement à cette plate-forme a véritablement explosé pour passer de 10 millions en 2019 à 300 millions pendant la première année de la pandémie.

Mais maintenant, c’en est terminé de tout ce télétravail débridé, selon l’entreprise: tous les collaborateurs habitant dans un rayon de 80 kilomètres autour de l’un des bâtiments de Zoom doivent revenir travailler au bureau au minimum deux jours par semaines.

Frustration

Cela va avoir des conséquences pour une importante partie des 7.400 employés que Zoom Video Communications occupe désormais: outre ses bâtiments américains situés à San Jose et à Denver, l’entreprise possède aussi des filiales à Amsterdam, Karlsruhe, Londres, Bangalore, Tokyo et Sydney notamment. Tout employé habitant dans le voisinage étendu de ces dernières (dans le cas d’Amsterdam, cela couvre par exemple quasiment l’ensemble des Pays-Bas) est donc invité à se rendre plus souvent au bureau.

Cette approche, selon un porte-parole de l’entreprise qui s’est confié au New York Times, s’avère être ‘la plus efficiente pour Zoom’. Le journal américain révèle qu’Eric Yuan, le PDG de l’entreprise, s’est la semaine dernière heurté néanmoins à une certaine résistance de la part de son personnel, lorsqu’il expliqua le nouveau règlement lors d’une réunion de masse organisée par Zoom. Il ressentit surtout de la frustration à l’idée de devoir de nouveau faire les navettes entre le domicile et le bureau.

Pas la seule

Le nouveau règlement chez Zoom est une nouvelle étape marquante dans une tendance qui se dessine depuis quelque temps déjà. Chez Google, Apple et Amazon, les employés doivent en effet déjà se rendre au bureau trois jours par semaine. Selon l’économiste Nick Bloom de l’université de Stanford, spécialisé dans le travail hybride, ce n’est pas une surprise: les entreprises en question dépensent des sommes folles dans l’immobilier, qui s’avère moins rentable à cause de la révolution du télétravail.

Cela s’applique aussi à Zoom qui, dans son siège central, s’acquitte des prix immobiliers élevés de la Bay Area autour de San Francisco. En février, l’entreprise a dû laisser s’en aller 1.300 personnes, soit 15 pour cent de son personnel de l’époque. ‘Zoom paie cher ses bureaux et occupe du personnel local à des salaires élevés typiques de la Silicon Valley, de sorte que l’entreprise ne tire à présent plus d’avantages d’un télétravail complet’, a déclaré Bloom au New York Times.

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