Un Européen moyen génère dix DVD de données par jour
De la rédaction de courriels et du visionnement de vidéos jusqu’aux applis sur nos smartphones et traceurs de fitness: nous générons environ 1,7 méga-octet de données par seconde et par personne. A la fin de la journée, cela représente dix DVD de uns et de zéros.
Tous ces octets sont également collectés, traités et stockés dans des centres de données dans le monde entier. D’ici 2025, on estime que 180 zettaoctets de données seront stockés, soit l’équivalent de 180 milliards de téraoctets ou de 6,8 milliards d’années de diffusion Netflix ininterrompue. Nettement trop en réalité, car d’une enquête, il ressort que 65 pour cent des données produites ne sont en fin de compte jamais utilisées.
Solide empreinte carbone
Cette énorme montagne de données génère à son tour une solide empreinte carbone, selon une étude effectuée par la Loughborough University située à Leicestershire en Angleterre. Notre consommation moyenne de données par an engendre en effet – par personne! – l’émission de quelque 22 tonnes de CO2, ce qui est comparable à 26 vols entre Londres et New York. Autre exemple choquant: toutes les photos que les habitants du Royaume-Uni prennent avec leur téléphone, produisent chaque année l’émission de 805.083 tonnes de carbone, soit autant que 934.109 vols entre Londres et la Grosse Pomme.
‘La technologie numérique joue et continue de jouer un rôle crucial dans nos efforts en vue d’atteindre la neutralité climatique’, affirme le professeur Ian Hodgkinson. ‘Mais nous devons aussi être conscients des coûts de CO2 cachés, associés à la façon dont la société et les organisations utilisent la technologie numérique. L’identification et la mesure de l’empreinte carbone des données sont essentielles pour élaborer les stratégies à venir, qui permettront de réduire les émissions de l’économie.’
Instrument de mesure accessible
Hodgkinson et ses collègues ont par conséquent mis au point la Data Carbon Ladder (à découvrir dans la vidéo accompagnant cet article), un outil pour aider les firmes de données à cartographier l’impact de la gestion de ces dernières. Cette échelle permet en effet de déterminer le volume idéal du gisement de données souhaité, la fréquence d’actualisation des données et la manière de les stocker au mieux. Les émissions de CO2 des différentes options sont également calculées à chaque fois.
‘Cet outil permet aux organisations de prendre des décisions judicieuses en vue de minimiser leur impact sur l’environnement, tout en atteignant leurs objectifs commerciaux’, déclare le professeur Tom Jackson, qui a codéveloppé ce système de mesure.
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