Par rapport à l’année dernière, 69 pour cent de centres de données supplémentaires sont ou seront construits sur les principaux sites d’Amérique du Nord. Dans certaines régions, il est même question d’un quadruplement. Mais cette augmentation s’accompagne d’obstacles qui retardent la fin des travaux.
En comparaison avec l’année dernière, il y a aujourd’hui 69 pour cent de chantiers en plus sur les marchés primaires d’Amérique du Nord (dans la pratique surtout aux Etats-Unis). Voilà ce qu’a déterminé l’expert immobilier CBRE dans un récent rapport. Ces nouveaux bâtiments représentent ensemble une consommation de 3.871,8 mégawatts.
Dans certaines régions, la croissance est même plusieurs fois supérieure. Alors qu’il y a 76 pour cent de chantiers de centres de données en plus à Atlanta, ce nombre est multiplié par quatre à Austin et à San Antonio par rapport à il y a un an.
Mais construire des centres de données n’est pas toujours évident. Il n’y a en effet pas suffisamment d’électricité disponible partout, et le manque d’équipements électriques lourds entraîne également des retards. CBRE fait observer que les pénuries de transformateurs, de commutateurs ou de générateurs pourraient entraîner des retards pouvant aller jusqu’à quatre ans.
Construction vs livraison
Dans le même temps, les entreprises qui souhaitent installer des centres de données, devraient idéalement avoir finalisé leur bail locatif 2 à 4 ans avant la fin de la construction du centre de données. Aujourd’hui, les acteurs du cloud achètent 80 pour cent de ces sites, même si le rapport du marché mentionne également les firmes d’IA comme des acteurs de plus en plus importants dans le segment de la clientèle des fournisseurs de centres de données, sans pour autant indiquer de pourcentage précis.
Pour être clair, le fait qu’il y ait près de septante pour cent de chantiers supplémentaires, ne signifie pas que la capacité des centres de données sera de septante pour cent supérieure l’année prochaine. La construction d’un centre de données peut en effet prendre plusieurs années et, en fonction de la situation, notamment en termes d’électricité et de pièces suffisantes, le timing peut parfois devenir complexe.
L’offre totale de capacité des centres de données a toutefois augmenté de 10 pour cent au cours des six derniers mois et de 24 pour cent (1.100,5 MW) sur une base annuelle. Sur les marchés primaires (emplacements populaires pour l’implantation de centres de données), il reste actuellement 2,8 pour cent d’espace disponible. Sur les marchés secondaires, cela représente 9,7 pour cent. En d’autres termes, quiconque souhaite disposer d’un vaste centre de données sur le meilleur site, doit être patient ou attendre que de nouveaux sites se libèrent.
L’IA nécessite une nouvelle infrastructure
CBRE fait observer que la croissance est conditionnée par la nécessité de calculs intensifs, ce qui dans la pratique sert principalement au développement de l’IA. Cela se traduit par une distinction entre les nouveaux et les anciens centres de données.
Ces derniers ne disposent souvent pas de l’infrastructure adéquate pour gérer les nouvelles charges de travail, ce qui entraîne également une différence de prix entre les centres de données nouveaux et existants. Voilà qui rend actuellement le marché américain intéressant pour les propriétaires de nouveaux centres de données. Leurs loyers augmentent en fonction des besoins du marché. Parallèlement, de nombreux vendeurs de centres de données existants attendent actuellement de revendre leur infrastructure.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici