Le vice-président de Trump pourrait poser des problèmes aux grandes entreprises technologiques 

J.D. Vance à la convention républicaine à Milwaukee - 15 juillet 2024 © Anna Moneymaker/Getty Images
Pieterjan Van Leemputten

Bien que les républicains souhaitent généralement moins de réglementation, le choix de J.D. Vance par le candidat à la présidence américaine, Donald Trump, pourrait bien engendrer dans certains domaines davantage de règles visant les grandes firmes technologiques. 

Donald Trump se présente comme candidat à sa réélection en novembre avec J.D. Vance comme colistier briguant la vice-présidence. Le sénateur relativement jeune (39 ans) de l’Ohio a fait quelques déclarations plus tôt cette année sur la réglementation et le travail du régulateur FTC, qui donnent un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler une deuxième administration Trump. 

Au cours du premier mandat présidentiel de Trump, la FTC avait supprimé la neutralité du Net, entre autres, qui a ensuite été rétablie (sous l’administration Biden). De plus, les crypto-investisseurs estiment que les Etats-Unis auraient une attitude plus amicale envers Bitcoin & co, si Trump revenait au pouvoir. 

Mais le choix de J.D. Vance laisse à penser qu’il n’y aura pas qu’une réduction des règles. L’agence Reuters fait en effet observer qu’au début de l’année, le sénateur a parlé positivement du travail de la FTC dans sa composition actuelle, nommée par Biden. Plus précisément, l’antitrust (clause de non-concurrence) doit aller au-delà de la réglementation des prix pour les consommateurs. 

Cela signifie que le régulateur examinerait également les conditions de travail dans les grandes firmes technologiques, mais aussi leur domination dans l’écosystème, qui est plus souvent examinée en Europe. Il suffit de penser à la façon dont Uber traite les chauffeurs (qu’ils soient ou non des employés). Ou à Google, qui doit garder certains éléments de ses services gratuits pour les concurrents. 

Censure 

Selon Reuters, J.D. Vance appartient à un groupe de conservateurs qui veulent défier les grandes firmes technologiques. C’est ainsi que dans le passé, ce groupe a appelé à la scission de Google. Dans le même temps, il veut empêcher les grandes firmes technologiques d’appliquer unilatéralement la censure en raison de leur taille et de leur pouvoir. L’idée, forte s’il en est, est qu’une entreprise comme Google qui dans le passé a régulièrement adopté une position progressiste, applique des règles ou intervient plus rapidement contre les candidats conservateurs que vis-à-vis des profils plus progressistes. 

Ce ne fut pas non plus une période calme pour les grandes firmes technologiques sous l’administration Trump. C’est sous Trump en effet que Meta, Amazon, Apple et Google avaient fait l’objet d’une enquête, puis avaient été poursuivies en justice par le gouvernement américain. 

Indicatif, mais loin d’être certain 

Même si nous nous devons également de nuancer ici que les déclarations précédentes de Vance pourraient être complètement sans rapport avec la politique que lui et Trump poursuivraient s’ils remportaient les élections. C’est ainsi qu’en 2016 et au début du premier mandat de Trump, Vance s’était montré un adversaire résolu de Trump, qu’il jugeait inapte à être président. Ses précédentes déclarations sur la réglementation peuvent donc être considérées comme une indication, mais sont loin d’être une certitude. 

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