Le directeur d’ASML table sur une plus forte pression américaine sur les restrictions d’exportation vers la Chine
Christophe Fouquet, le directeur du fabricant de machines à puces ASML, s’attend à ce que la pression américaine croisse en vue de restreindre davantage encore la vente à la Chine de technologies de production de puces sophistiquées.
La firme néerlandaise n’est déjà plus autorisée à exporter ses toutes nouvelles machines à puces vers la Chine, le plus grand marché pour ASML. Des règles d’exportation plus rigoureuses s’appliquent également à la plupart des machines de la précédente génération.
Les Etats-Unis exercent depuis assez longtemps déjà une forte pression sur le gouvernement néerlandais pour qu’il s’assure que l’ensemble de la technologie de haute valeur d’ASML n’aboutisse pas en Chine. Washington veut ainsi éviter que cette dernière puisse utiliser des puces sophistiquées à des fins militaires.
‘Si on considère le paysage géopolitique, je pense qu’il est clair que les Etats-Unis continuent de faire le forcing pour que leurs alliés se montrent toujours plus stricts’, expliquait récemment encore Fouquet dans une interview. Selon le directeur, la question à se poser est cependant la suivante: ‘Qu’est-ce qui est bon pour les Pays-Bas? Et qu’est-ce qui est bon pour l’Europe?’
Utilisation quotidienne
Selon Fouquet, une grande partie des affaires qu’ASML fait avec la Chine, vise des technologies plus matures, qui représentent un danger moindre pour la sécurité nationale ‘La Chine se focalise en grande partie aujourd’hui sur des semi-conducteurs en vue d’une utilisation quotidienne normale. C’est tout à fait différent de l’intelligence artificielle par exemple.’
La Chine fut le plus grand marché pour ASML ces cinq derniers trimestres. Au troisième trimestre, l’entreprise y a ainsi vendu pour quasiment 2,8 milliards d’euros, ce qui représentait pratiquement la moitié du chiffre d’affaires total d’ ASML. Selon Fouquet, la principale raison en était le rattrapage du retard des commandes passées durant la pandémie du coronavirus. ASML s’attend à ce que les ventes en Chine régressent de quelque 20 pour cent du chiffre d’affaires total, un niveau que l’entreprise considère comme assez normal.