L’Europe enquête sur le regroupement de Teams et d’Office par Microsoft

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On s’attend à ce que Microsoft doive la semaine prochaine faire face à la première enquête formelle en matière de concurrence de la part de l’Union européenne depuis quinze ans. Voilà ce que révèle le journal d’affaires britannique Financial Times.

L’enquête de la Commission européenne – l’organe exécutif de l’UE – fait suite aux allégations, selon lesquelles le groupe technologique américain regrouperait indument son appli de visioconférences Teams à son logiciel de traitement de texte populaire Office.

En avril déjà, Microsoft avait conclu un accord en vue d’arrêter de contraindre les clients de sa suite Office à installer automatiquement aussi son appli Teams de visioconférences et de messages sur leurs appareils. Selon des initiés, cette concession s’avère cependant insuffisante pour éliminer les problèmes de concurrence en Europe.

La décision de la Commission d’ouvrir une enquête démontre la détermination de l’Europe de lutter contre les pratiques de grandes firmes technologiques, susceptibles de réduire la concurrence. C’est ainsi que des entreprises technologiques américaines en vue comme Apple, Google et Meta Platforms sont toutes aux prises avec des enquêtes pour comportement anticoncurrentiel présumé.

Internet Explorer

En avril, le Financial Times annonçait aussi que Microsoft allait cesser de forcer ses clients à installer automatiquement Teams sur leurs appareils. Cette mesure faisait suite à une plainte déposée par le concurrent Slack en 2020, selon laquelle le regroupement des deux services par Microsoft enfreignait la législation de l’UE sur la concurrence.

Selon les initiés, Microsoft négocie encore avec la Commission afin d’éviter une enquête formelle, mais il est ‘très improbable’ qu’elle y échappe. Dans une réaction, Microsoft a fait savoir ‘vouloir continuer de collaborer avec la Commission et être ouverte à des solutions pragmatiques qui éliminent les préoccupations des clients et leur viennent en aide’. La Commission, elle, s’est contentée de signaler que ‘l’évaluation de la plainte est en cours sur base de nos procédures standard’.

L’enquête de l’UE sur Microsoft serait la première du genre depuis 2008. A l’époque, Microsoft avait été accusée d’abus de position dominante en forçant les utilisateurs à télécharger le navigateur Internet Explorer qui était fourni avec Windows. Microsoft conclut alors un arrangement avec la Commission, donnant aux utilisateurs la possibilité de choisir un autre navigateur. Mais en 2013, l’UE infligea néanmoins à Microsoft une amende de 561 millions d’euros pour n’avoir pas honoré son engagement.

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