Les Nations Unies adoptent une résolution sur l’intelligence artificielle

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L’Assemblée Générale des Nations unies a adopté jeudi à l’unanimité la première résolution mondiale sur l’intelligence artificielle. Elle encourage les pays à garantir les droits de l’homme, à protéger les données personnelles et à contrôler les risques liés à l’IA.

La résolution non contraignante a été proposée par les Etats-Unis et coparrainée par la Chine et plus de 120 autres pays, et plaide également pour un renforcement de la politique de protection de la vie privée. Cette résolution est la dernière d’une série d’initiatives – généralement guère efficaces – prises par des gouvernements du monde entier en vue de façonner le développement de l’IA. Tout cela est généralement motivé par la crainte que l’IA puisse être utilisée pour perturber les processus démocratiques, alimenter la fraude ou entraîner une perte dramatique d’emplois, entre autres dommages. Néanmoins, le texte de la résolution reconnaît également le potentiel de la technologie pour atteindre les dix-sept objectifs de développement durable (ODD) définis par l’ONU.

En novembre, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et plus d’une douzaine d’autres pays avaient dévoilé le premier accord international détaillé sur la manière de protéger l’intelligence artificielle contre les acteurs malveillants, exhortant les entreprises à développer des systèmes d’IA sécurisés dès la conception.

Une fracture numérique en ligne de mire

C’est la première fois que l’Assemblée Générale des Nations Unies s’exprime également sur le domaine encore précoce de l’IA. ‘La conception, le développement, le déploiement et l’utilisation incorrecte ou malveillante de systèmes d’intelligence artificielle présentent des risques qui pourraient porter atteinte à la protection, à la promotion et à la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales’, indique la résolution. L’Assemblée Générale a appelé tous les états, le secteur privé et la société, les organismes de recherche et les médias à élaborer et à soutenir une réglementation qui dresse un cadre sûr et fiable pour l’utilisation de l’IA.

En outre, la résolution met aussi l’accent sur la fracture numérique entre les pays développés et les pays moins développés, avec l’intention expresse que les deux aient leur mot à dire dans les discussions sur l’IA. Le texte indique clairement que les pays en voie de développement doivent également disposer de la technologie et des capacités nécessaires pour profiter des avantages de l’IA, notamment en matière de détection des épidémies, de prévision des inondations et d’aide aux agriculteurs.

‘Aujourd’hui, les 193 membres de l’Assemblée Générale des Nations Unies ont parlé d’une seule voix et ont collectivement choisi de diriger l’intelligence artificielle plutôt que de la laisser nous dominer’, a déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations Unies. Elle a exprimé l’espoir que ‘le dialogue inclusif et constructif qui a précédé la résolution, devienne un modèle pour d’autres débats sur les défis posés par l’IA. Par exemple, lorsqu’il s’agit de la paix et de la sécurité, ainsi que de l’utilisation militaire responsable d’une IA autonome.’

L’Europe montre la voie

En ce qui concerne la réglementation autour de l’IA, l’Europe est en avance sur les Etats-Unis, les législateurs de l’UE ayant approuvé ce mois-ci un accord préliminaire pour superviser la technologie. L’administration Biden a exhorté les législateurs à réglementer l’IA, mais le Congrès américain polarisé a fait peu de progrès. Pendant ce temps, en octobre, la Maison-Blanche a tenté par un nouveau décret à atténuer les risques de l’IA pour les consommateurs, les travailleurs et les minorités, tout en renforçant la sécurité nationale.

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