Le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, mise à fond sur une réglementation de l’IA
Dans l’état américain de Californie, où sont situées l’industrie hollywoodienne et la Silicon Valley, il y a une forte vague de réglementation ciblant l’intelligence artificielle. Une série de nouvelles initiatives législatives du gouverneur Gavin Newsom pourrait impacter profondément la façon dont l’IA sera autorisée à être déployée dans la politique, l’art et d’autres cénacles essentiels de la société.
Avec l’essor de l’intelligence artificielle, le divertissement et la technologie commencent de plus en plus à faire cause commune. Pas plus tard que cette semaine, Lionsgate Entertainment, le studio de cinéma à l’origine des films John Wick, entre autres, a annoncé qu’il mettait sa bibliothèque de contenus à la disposition de la start-up d’IA new-yorkaise Runway, en échange d’un modèle d’IA développé par Runway que le studio pourra utiliser dans son processus de montage et de production.
C’est le genre d’accord qui rend les acteurs, les artistes visuels et d’autres pans de l’industrie du divertissement assez nerveux (Runway doit du reste faire face à un certain nombre de poursuites intentées par des artistes qui prétendent que l’entreprise enfreint leurs droits d’auteur pour la formation de ses algorithmes). Et qui se rallient aussi à toute une série d’autres préoccupations concernant l’IA.
Trente-huit lois sur l’IA
Comme l’utilisation des deepfakes (hyper-trucages) dans la communication politique, par exemple. Ou comme la possibilité qu’une intelligence artificielle encore meilleure puisse se tourner contre les humains. Mais en Californie, l’état où Hollywood et la Silicon Valley ne sont qu’à 600 kilomètres l’un de l’autre, une initiative législative de grande envergure est en cours pour réglementer l’évolution de l’intelligence artificielle. Le gouverneur Gavin Newsom a en effet converti huit propositions et projets de loi en véritables lois d’état, et 30 autres sont en cours. L’état est ‘proactif dans la promotion d’une IA transparente et digne de confiance’, a déclaré Newsom dans un communiqué de presse.
Des deepfakes nus jusqu’au contenu électoral
L’une des huit lois promulguées par Newsom rend illégal le fait de faire chanter quelqu’un avec des deepfakes nus générés par l’IA. Une autre exige que les entreprises qui créent du contenu d’IA, l’indiquent dans un filigrane numérique. En vertu de trois autres nouvelles lois, les politiciens et les plates-formes de médias sociaux sont tenus d’indiquer clairement si du contenu électoral est généré par l’IA. Et en vertu d’une dernière loi qui vient d’être adoptée, les studios de cinéma doivent obtenir l’autorisation des acteurs avant de pouvoir créer une réplique de leur voix ou de leur image générée par l’IA.
Un souffle régulateur dans le cou
Et ce n’est pas fini. En plus des huit lois qui viennent d’être signées, une trentaine d’autres initiatives législatives sont en préparation. La plus controversée est le SB 1047, le Safe and Secure Innovation for Frontier Artificial Intelligence Act, qui prévoit une réglementation plus large des systèmes d’IA sophistiqués, ce qui fait que les grandes entreprises technologiques commencent à sentir un souffle régulateur chaud dans le cou.
‘Il y a un projet de loi qui est amplifié en termes de discours et de sensibilisation publics: le SB 1047’, a déclaré Newsom mardi lors de la conférence Dreamforce à San Francisco, dans le cadre d’un échange d’idées sur le podium avec le CEO de Salesforce, Marc Benioff. ‘Quels sont les risques démontrables liés à l’IA et quels sont les risques hypothétiques? Je ne peux pas tout résoudre. Mais que pouvons-nous donc résoudre? Telle est l’approche que nous adoptons ici sur l’ensemble du spectre.’
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