Métavers: de préférence sans les ‘big tech’?
Vivrons-nous bientôt tous dans le métavers? Dans cet univers en ligne hypothétique, élaboré en réalité virtuelle et augmentée, les utilisateurs pourront exercer différents aspects de leur vie personnelle et professionnelle, comme s’ils se trouvaient dans le monde physique bien réel.
Ce métavers, alias l’internet 3.0, poursuivra son expansion en 2022. Trois experts d’entreprises spécialisées dans ce domaine ont pris part au Tech.eu Summit annuel organisé à Bruxelles et y ont abordé la direction qu’ils pensaient que la technologie allait suivre.
Décentralisation
L’introduction du métavers a généré une vaste vogue. Aujourd’hui, le concept a atteint sa vitesse de croisière avec les investissements nécessaires en provenance tant du monde technologique que financier, et avec inévitablement aussi les fortes attentes sur le plan de la future valeur marchande. Giovanna Graziosi Casimiro (metaverse producer chez Decentraland), Rahim Attaba (vice-président de The Sandbox) et Simon Foucher (CEO de Metav.rs) ont par conséquent débarqué à Bruxelles avec, dans leurs bagages, un message commun très clair: le métavers doit rester décentralisé, alors que l’interconnectivité et l’interopérabilité doivent être privilégiés, à l’instar de la sécurité et de la fiabilité.
Les experts ont évoqué l’impact disruptif possible, si des acteurs tels Google et Meta (la société-mère de Facebook, Instagram et Whatsapp, ndlr) souhaitent eux aussi miser pleinement sur le métavers. ‘Les big tech n’accordent pas la priorité aux intérêts de l’utilisateur’, ont-ils prétendu. La crainte existe bel et bien, car Meta affirme carrément que son futur succès dépend du métavers. Mais le trajet que Meta a accompli pour atteindre son actuelle position de force, ne fait pas l’unanimité. ‘L’avenir appartient donc aussi aux ‘plus petites’ entreprises’, ont affirmé les trois orateurs, ‘parce qu’elles sont capables de rétrocéder davantage à l’utilisateur’.
Jetons non-fongibles
Des technologies spécifiques devront obtenir une place centrale dans ce métavers et veiller à ce que les mondes physique et numérique fusionnent toujours plus. Pensons aux ‘wearables, aux avatars, à l’intelligence artificielle, mais à coup sûr aussi aux jetons non-fongibles (non-fungible tokens ou NFT). ‘Dans le métavers, les NFT vous permettront de vous exprimer en tant que personne et donneront aux utilisateurs une véritable propriété. Ce sont là deux éléments fondamentaux, tout comme dans le monde physique.’
Les NFT offrent à cet égard surtout une gigantesque opportunité de marché. La plupart des gens voient dès lors dans les NFT une nouvelle forme de spéculation, nappée d’une sauce commerciale d’auto-expression, comme il est apparu aux questions posées par le public présent. Selon les membres du panel, cette image émane essentiellement de l’attention accordée aux truculentes histoires liées à la spéculation, et a moins à voir avec les NFT en tant que tels. ‘Les NFT ont certes une sérieuse valeur. Ils possèdent leur utilité dans la vie quotidienne et ne feront que s’ancrer davantage dans les moeurs.’
Galeries d’art numériques
Une application concrète des NFT se dissimulera par exemple dans la façon dont nous apprécierons l’art dans le métavers. Pour les galeries d’art, les NFT offriront une grande opportunité de marché. Elles pourront prolonger leurs expositions dans le monde numérique. C’est ainsi que le Louvre est à présent pleinement en train d’examiner les possibilités d’ajouter des NFT à ses collections. Le principe de la chaîne de blocs sous-jacent aux NFT offre ainsi une garantie sans faille contre la contrefaçon. Et le commerce de l’art (comprenez: des oeuvres numériques) pourra se faire de manière parfaitement étanche. Grâce à la technologie de la chaîne de blocs, vous pourrez suivre de très près le commerce des oeuvres, et l’artiste pourra aussi s’assurer d’un pourcentage lors de la revente de son oeuvre.
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