L’OPEC ne croit pas en la voiture électrique

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Pieterjan Van Leemputten

Selon une étude effectuée par les pays producteurs de pétrole, le monde dépendra jusqu’en 2040 encore et toujours à 94 pour cent du carburant fossile pour ses déplacements. Pour le lobby pétrolier, il y a trop d’obstacles à surmonter pour les alternatives.

Le rapport peut être consulté sur un site web interactif alliant jolis graphiques et explications théoriques connexes. Mais ne nous voilons pas la face: l’OPEC est pratiquement le principal opposant aux véhicules ne roulant pas au gaz ou aux dérivés du pétrole et n’est par conséquent pas la source la plus objective lorsqu’il est question de tendances du marché en matière de véhicules électriques.

C’est ainsi que le rapport de l’OPEC indique que dans 25 ans, seuls 5,3 pour cent des voitures particulières et 5,3 pour cent des véhicules commerciaux ne rouleront pas sur la base de carburants fossiles. La part des carburants alternatifs au niveau mondial se situe actuellement à 1,7 pour cent et ne devrait grimper qu’à six pour cent à peine à l’horizon 2040.

L’OPEC fait observer par ailleurs que sans une forte percée technologique, la motorisation écologique ne devrait pas atteindre une importante part de marché. L’autonomie limitée, l’impact des conditions météorologiques chaudes et froides sur la batterie et un manque d’infrastructure de recharge influenceront aussi négativement la popularisation de la voiture électrique. En même temps, le marché automobile en Inde et en Chine va fortement progresser au cours des décennies à venir. Or ces pays resteront des adeptes des carburants fossiles, selon l’organisation des pays producteurs de pétrole.

Nuances

Nous voulons bien croire que l’OPEC a effectué une étude en profondeur sur l’avenir de son produit. Mais nous souhaitons apporter ici quelques nuances. Les voitures électriques sont certes encore coûteuses actuellement, mais quasiment chaque constructeur automobile en vue prépare son propre modèle. Cela signifie que l’on peut s’attendre à moyen terme à voir arriver sur le marché des voitures électriques plus abordables.

Sur le plan technologique, nous sommes encore loin d’avoir atteint les limites. Une voiture Tesla pleinement chargée est dès aujourd’hui capable d’offrir 400 kilomètres d’autonomie, et cela ne fera que croître à l’avenir. Signalons aussi que le nombre de points de recharge croît tant dans les entreprises et sur les parkings que dans les stations services normales.

Enfin, n’oublions pas non plus que les consommateurs modernes accordent aujourd’hui de plus en plus d’importance à l’aspect écologique d’une voiture électrique par rapport à un modèle roulant sur du carburant fossile polluant. Cette donnée peut pour beaucoup gommer les petits désagréments ou le prix de base plus élevé tels que nous les connaissons pour l’instant encore.

Il n’y a certes guère de chance que l’on roule entièrement sans essence ou gaz en 2040, mais la prévision de l’OPEC nous semble quand même quelque peu exagérée.

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