Londres somme une société chinoise de céder ses parts d’un fabricant de semi-conducteurs
Londres a ordonné mercredi à une société appartenant à la Chine de vendre ses parts du principal fabricant britannique de semi-conducteurs, une décision qui risque de susciter l’opposition de Pékin.
“Suite à une évaluation détaillée de la sécurité nationale, le secrétaire d’Etat aux Affaires, à l’Energie et à la Stratégie industrielle (Grant Shapps) a décidé d’émettre une +ordonnance finale+ obligeant Nexperia à vendre au moins 86% de Newport Wafer Fab pour se prémunir contre des risques pour la sécurité nationale”, a déclaré un porte-parole du gouvernement dans un communiqué.
Dans sa directive officielle, M. Shapps a indiqué qu’il y avait un risque lié à “la technologie et au savoir-faire (…) qui pourrait compromettre les capacités du Royaume-Uni”.
La société néerlandaise Nexperia, qui appartient au géant chinois des smartphones Wingtech, a finalisé l’achat de Newport Wafer Fab pour un montant non divulgué en juillet 2021. Cette annonce intervient dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre Londres et Pékin et durant un examen minutieux des investissements des entreprises chinoises à l’étranger.
En 2020, Londres a interdit au géant chinois des télécommunications Huawei de déployer au Royaume-Uni des équipements pour le réseau à haut débit 5G, après les inquiétudes exprimées aux États-Unis concernant des risques d’espionnage chinois, provoquant la colère de Pékin. La Grande-Bretagne “continuera de défendre les entreprises et les investissements tout en protégeant la sécurité nationale”, a déclaré le porte-parole du gouvernement.
“Notre sécurité à long terme repose sur la résilience de notre économie et cela signifie s’assurer que nous ne laissons pas des actifs stratégiques tomber entre les mains de régimes autoritaires au nom d’un progrès à court terme”, a déclaré la députée conservatrice Alicia Kearns.