Luc Blyaert
L’Oncle Sam lit par-dessus votre épaule
Alors que l’Europe regarde avec émotion Barack Obama tenter, dans son discours d’investiture pour son second mandat présidentiel, de donner un léger coup de barre à gauche, Bruxelles autorise sans problème Washington a accéder pratiquement librement à l’ensemble des données en ligne. Le récent rapport “Fighting cyber crime and protection privacy in the cloud” relève que les services de renseignements américains peuvent consulter sans souci les données online. Sous le couvert de la lutte contre le terrorisme, il a été décidé en réponse aux attentats du 11 septembre de voter le Patriot Act de “surveillance”, dont le successeur, baptisé Protect America Act, vient d’être prolongé jusqu’en 2017.
Alors que l’Europe regarde avec émotion Barack Obama tenter, dans son discours d’investiture pour son second mandat présidentiel, de donner un léger coup de barre à gauche, Bruxelles autorise sans problème Washington a accéder pratiquement librement à l’ensemble des données en ligne. Le récent rapport “Fighting cyber crime and protection privacy in the cloud” relève que les services de renseignements américains peuvent consulter sans souci les données online. Sous le couvert de la lutte contre le terrorisme, il a été décidé en réponse aux attentats du 11 septembre de voter le Patriot Act de “surveillance”, dont le successeur, baptisé Protect America Act, vient d’être prolongé jusqu’en 2017.
En avril de l’an dernier, Bruxelles autorisait que l’ensemble des données des passagers européens puissent être consultées par Washington et conservées durant 15 ans, dont 10 dans une ‘banque de données dormante’. A peine un tiers des parlementaires votèrent contre cette loi pour des raisons de vie privée, le reste ne se sentant pas concerné. Précédemment pourtant, le réseau interbancaire Swift avait été épinglé en raison de l’accès demandé par les Américains aux données de paiement. Le datacenter fut alors déménagé de Bruxelles en ‘terrain neutre’ helvétique.
Désormais, le rapport montre que toutes les données stockées dans le cloud de datacenters américains peuvent être consultées. Voilà qui pose un sérieux dilemme aux entreprises dont les informations ont un certain caractère confidentiel. Or même si le datacenter se trouve en Europe, quelles garanties a-t-on que ces données ne transiteront pas par les Etats-Unis, si la CIA l’estime nécessaire?
En tant que citoyen européen, le dossier m’interpelle. Car si Bruxelles s’insurge fréquemment à juste titre contre l’espionnage chinois, Washington se voit offrir un laisser-passer sur nos données. Les pouvoirs publics belges s’indignent, se retranchent derrière l’Europe et tournent la tête. Regardant le sourire et le charisme du président, alors qu’Obama cache un système américain bien rôdé qui lit vos données et mes données. Il est temps, grand temps, d’y mettre un terme.
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