Test: Huawei FreeClip – Un prix trop élevé à payer pour le côté original

Ils sont certes uniques, les écouteurs en forme de C d’Huawei à technologie open-air qui se balanceront à votre pavillon auriculaire. Mais sont-ils pour autant performants?

Quiconque souhaite continuer à déambuler dans la rue sans se faire remarquer ou ne veut pas être apostrophé par des collègues, ne doit à coup sûr pas envisager l’achat des écouteurs FreeClip d’Huawei. Votre serviteur ne compte plus le nombre de personnes qui l’ont fixé des yeux en se demandant: qu’a-t-il donc à l’oreille?, ou qui voulurent savoir si c’étaient des piercings auriculaires. Et c’est normal en somme: les écouteurs ressemblent en effet à un bijou ou à un piercing à cause de leur design en C. Le haut-parleur proprement dit est une boule miniature que l’utilisateur porte quasi littéralement dans son pavillon auriculaire à l’avant du conduit auditif. A noter qu’en raison de ce concept, il n’y a pas de différence entre la gauche et la droite. Il ne faut donc pas à chaque fois rechercher les lettres L (left) et R (right), lorsqu’on sort les écouteurs de leur étui.

Pas directement dans le conduit auditif

Ce que ce concept a d’unique, c’est que les écouteurs ne doivent donc pas être insérés dans le conduit auditif, puisque le haut-parleur se balance en fait devant l’oreille. Ce ne sont donc pas des écouteurs ‘in-ear’, mais bien ‘open-air’, comme les qualifie Huawei. Et cela nous amène directement au point le plus positif des écouteurs FreeClip: une sensation de très grand confort. Nombre de modèles ‘in-ear’ se mettent rapidement à causer de l’irritation, de sorte qu’il est difficile de les porter des heures durant. Tel n’est pas le cas ici. Chaque écouteur ne pèse que 5,6 grammes et comme le conduit auditif reste libre, on n’a jamais l’impression d’être coupé du monde extérieur. A l’inverse, le design fait en sorte qu’il ne faut pas s’attendre à un système de suppression du bruit. Ces écouteurs ne sont donc à coup sûr destinés ni aux employés de bureau qui cherchent activement à travailler de manière plus productive en réduisant le son ambiant, ni aux voyageurs qui veulent éliminer les bruits dans l’avion, ni même aux férus de musique qui veulent entendre chaque détail d’une chanson.

Pour qui alors?

Reste à savoir quel groupe-cible Huawei entend surtout atteindre. Les sportifs peut-être? Aussi longtemps qu’on ne se livre pas à des acrobaties, pas de problème. Nous avions un peu d’appréhension de ne pas perdre nos écouteurs pendant la promenade, le jogging ou la sortie à bicyclette, mais tout s’est bien passé. Sur ce plan, les écouteurs FreeClip sont en fait des concurrents des ‘bone conduction headphones’, tels ceux de Shokz. Les ‘bone conduction headphones’ transfèrent les vibrations sonores via les osselets vers la cochlée de l’oreille. Par souci de clarté, sachez que les écouteurs FreeClip n’en font pas partie, mais partagent néanmoins et malheureusement le principal inconvénient des modèles à ‘bone conduction’: une qualité sonore générale qui laisse généralement à désirer. Le son des FreeClip est en effet quelque peu ténu, métallique et manque de basses. L’appli permet certes d’y remédier un peu, mais pour une paire d’écouteurs proposée à un prix indicatif de 199 euros, la qualité sonore n’est pas à la hauteur.

Et l’environnement?

Comme nous l’avions annoncé au début de cet article déjà, ces écouteurs ne passent pas inaperçus là où on se trouve. Tel semble être malheureusement le cas aussi pour le son. Huawei promet dans son blabla promotionnel que les ‘fuites sonores sont minimisées’ et que ‘la mini-boule acoustique garantit une expérience d’écoute privée’, mais dans la pratique, c’est plutôt décevant. Votre collègue proche ou le passager en face de vous dans le train entendra hélas aussi votre musique préférée ou vos appels téléphoniques. Ce dernier point fonctionne du reste très bien. Le design open-air représente ici une plus-value. Vous vous ‘entendrez’ parler, comme vous le faites normalement: vous n’allez pas hausser automatiquement le ton et vous n’entendrez pas non plus votre voix voilée ou semblant sortir de l’arrière-plan – un effet secondaire désagréable qui se manifeste parfois avec le système de suppression du bruit. Autrement dit, vous demeurerez toujours ‘naturel’. Et ce, pendant longtemps du reste, puisque la promesse de huit heures faite par Huawei est tenue dans la pratique. La recharge peut se faire via un chargeur rapide – non fourni d’origine, il est vrai – (10 minutes de charge à peine suffisent pour fournir quasiment 3 heures de durée d’écoute supplémentaire, ndlr) ou via le boîtier à accu incorporé: jusqu’à 32 heures d’autonomie.

Commande

Il ne nous reste plus qu’à écrire un mot sur la commande. Par défaut, un double clic sur la boule acoustique signifie qu’on met momentanément l’audio sur pause ou qu’on la relance. De la même manière, on prend ou on termine un appel. En soi, tout cela fonctionne à merveille. Ce qui risque de poser problème par contre, c’est le fait de cliquer trois fois de suite pour reproduire la plage suivante. La commande peut aussi être adaptée – pour ajouter par exemple un assistant vocal –, mais ce n’est possible que si on installe l’appli AI Life.

À propos de cette appli, vous devrez l’installer par une voie détournée (sideloading, ndlr). Huawei est encore et toujours bannie de Google Android, et l’appli ne se trouve donc pas dans le Play Store. Cela revient à dire que vous serez dirigé via le site web d’Huawei vers un fichier d’installation, mais non sans avoir coché sur votre smartphone plusieurs cases et avoir confirmé que vous souhaitez installer un logiciel potentiellement peu sûr. Une fois installée, l’appli fonctionne parfaitement certes, mais c’est quand même quelque peu étrange de devoir installer une appli ainsi.

Conclusion

Huawei mérite des louanges pour son design original et la recherche d’innovations sur un marché vraiment mature. Ce design est… étonnant, mais nous vous laissons le soin de vous faire votre propre opinion dans la rue. Le confort d’écoute est bon, mais pas la qualité sonore. Au moment où nous rangeons nos écouteurs dans leur boîtier, nous ne pouvons nous départir du sentiment qu’il s’agit là d’une première amenée à s’améliorer. Le design peut sans aucun doute encore s’affiner, et le son être davantage encore dirigé vers l’oreille, de sorte que les basses s’expriment mieux et que l’environnement de l’utilisateur soit peut-être moins dérangé. Dans l’ensemble, nous ne pouvons recommander ces écouteurs FreeClip à un large public, car leur prix nous paraît un peu exagéré. Mais si le design vous plaît vraiment, si vous préférez ne pas être coupé du monde extérieur à tout moment, et si un son de moindre qualité ne vous dérange pas, n’hésitez pas à donner une chance à ces écouteurs.