Test: Nintendo Switch 2 – ‘Bigger & better’, mais provisoirement guère innovante

La nouvelle Nintendo Switch 2. © Nintendo

Prix conseillé - 469,99 euros

Michel van der Ven
Michel van der Ven Redacteur chez Data News.

Elle est finalement sortie juste à temps pour les vacances d’été la Nintendo Switch 2, pour succéder à l’une des consoles les plus populaires qui soit. La barre est donc placée très haut, même si les premiers chiffres de vente semblent annoncer de nouveau un avenir prometteur pour la nouvelle venue. Mais que pensent les gamers de la rédaction de Data News de la nouvelle console? Vous le saurez en parcourant ce test.

Alors que la PlayStation 5 avait subi une complète métamorphose lors de la ‘relève de la garde’ (ce qui soit dit en passant n’avait pas été apprécié par tout un chacun), Nintendo est restée on ne peut plus fidèle au design de la Switch originale (datant de 2017) et de la version OLED sortie en 2021. Il est évidemment bien difficile de changer quoi que ce soit à une console que l’on peut brancher sur la TV chez soi, mais qui doit en outre être aussi portable: on en arrive alors bien vite à un écran avec une manette de part et d’autre.

Au niveau look, il n’y a en fait qu’une chose qui a vraiment changé, c’est le format. L’écran a vu sa diagonale passer de 6,2 à 7,9 pouces (la version OLED affichait une valeur intermédiaire à 7 pouces), alors que les manettes – les Joy-Cons – sont à présent devenus plus trapues. Cela nous réjouit: débranchés, elles servent en effet de ‘manettes d’improvisation’, sans compter qu’avec les anciennes Joy-Cons, nous nous sentions toujours un peu comme un gamin de sept ans aux paluches surdimensionnées. Un inconvénient éliminé!

Attraction

Ce qui est nouveau aussi, c’est que les Joy-Cons peuvent être désormais fixées magnétiquement dans l’écran, qui héberge en fait toute la console. Avant, il fallait les glisser à l’intérieur. A ce propos, je ne sais pas ce qui me retient de vous narrer une anecdote à l’issue sanglante, si ce n’était que je préfère ne pas me rappeler ce fâcheux incident. Bref, ici encore une amélioration. Et c’est sans parler du sentiment de satisfaction lorsque les aimants chargés positivement et négativement redéfinissent le concept de l’attraction: hashtag #mmmm. Les manettes se trouvent du reste ensuite bloquées jusqu’à ce qu’elles soient déclipsées d’un mouvement tournant de l’index.

Bon à savoir: Nintendo fournit avec la Switch 2 ce qu’elle appelle un Grip X1, qui combine les deux Joy-Cons séparées en une seule manette plus classique. L’élément fait un peu ‘plastique bon marché’, mais en combinaison avec les deux manettes, il agrémente le jeu. Pour ceux qui en veulent plus et mieux, Nintendo fournit aussi pour la Switch 2 un nouvelle manette Pro ultra-robuste, qui soutient aisément la comparaison avec celles des PS5 ou Xbox Series S/X. Prix conseillé: 89 euros. D’ailleurs, la précédente manette Pro fonctionne également parfaitement avec la Switch 2.

La manette Pro a également bénéficié d’une mise à niveau. © Nintendo

En toute honnêteté, la Switch originale était équipée à l’arrière d’une béquille ridiculement petite et fragile. Et même si elle ne se cassait pas tôt ou tard, elle se tordait de telle sorte à rendre impossible le positionnement de la console sous le meilleur angle (de vision). La Switch 2 fait nettement mieux à cet égard avec une béquille installée sur pratiquement toute la largeur de la console et qui peut être fixée en outre dans quasiment n’importe quel angle. Quant à savoir si une usure n’affectera pas le mécanisme d’inclinaison (ou sa résistance), seul l’avenir nous le dira, mais provisoirement, il semble solide.

Nous avons ainsi quasi complètement fait le tour de l’aspect extérieur de la console, si ce n’était que Nintendo a aussi prévu en haut de celle-ci un port USB-C complémentaire (comprenez: second). Voilà qui s’avère utile pour recharger la console en mode portable, mais aussi pour de nouveaux ou futurs accessoires. La caméra de la Switch 2 que nous aborderons par après, en est un bel exemple. Tant qu’à parler connecteurs, la station d’accueil dispose désormais par défaut d’un port LAN pour quiconque préfère utiliser une connexion réseau filaire plus stable et généralement plus rapide. Précédemment, une telle station d’accueil était vendue comme un accessoire séparé.

Cette béquille est beaucoup plus robuste que celle d’avant. © Nintendo

Absence d’OLED

Comme susmentionné, l’écran de la console est devenu nettement plus grand et, au moins aussi important, supporte – enfin – les images 4K UHD (ultra-haute résolution) sur un téléviseur compatible. Le joueur mobile se voit proposer des graphismes en 1.080p Full HD, soit en 1.920 x 1.080 pixels. C’est aussi sensiblement mieux, car plus net que les 1.280 x 720 pixels des précédents affichages Switch.

Bizarre quand même que Nintendo n’ait cette fois pas opté pour la technologie OLED, mais à nouveau pour le LCD. On ressent cette démarche un peu comme un retour en arrière plutôt que comme une avancée. Ne vous méprenez pas: la qualité d’image est de premier ordre, en partie grâce aux taux de rafraîchissement allant jusqu’à 120 fps et parce que la console portable de Nintendo supporte HDR pour la première fois. HDR (High Dynamic Range) garantit des différences de contraste nettement meilleures entre les zones sombres et claires de l’image, ce qui est vraiment un avantage dans les jeux et les films. Mais un écran OLED avec HDR aurait sans aucun doute encore été supérieur. D’un autre côté, la Switch 2, dont le prix de 470 euros n’est déjà pas piqué des vers, aurait encore été plus chère et proposée à un prix qui aurait peut-être dépassé la limite psychologique des 500 euros, ce qui aurait rebuté nombre de joueurs et de parents de joueurs.

La station d’accueil Switch 2 avec le Grip X1 inclus, proche de l’emplacement de rangement des Joy-Cons. © Nintendo

Notre avis? Nous attendons sans nul doute une Switch 2 OLED d’ici un an ou deux, où Nintendo appliquera encore davantage l’art de la mise à niveau de l’écran. Avec peut-être aussi le petit ajout ‘Pro’ dans le nom du produit (une PS5 Pro, qu’en pensez-vous?) et un prix à l’avenant, sans nul doute.

La qualité de l’écran et la résolution 4K ne sont évidemment pas très révélatrices des performances graphiques de la Switch 2. Les jeux que nous avons pu utiliser durant la période de test (Mario Kart World et deux jeux Zelda adaptés), ne sont pas vraiment réputés pour leurs graphismes époustouflants. Certes le nouveau Mario Kart est soigné et ses couleurs acidulées giclent véritablement de l’écran, mais cela n’en reste pas moins un jeu très cartoon, du fait qu’il s’agit de Mario Kart. Ce qui s’avère nettement plus impressionnant à voir, ce sont les gameplay-vidéos de Fast Fusion, Hogwarts Legacy, Split Fiction et surtout Cyberpunk 2077: Ultimate Edition. Mais le meilleur est sans aucun doute encore à venir, car comme pour toute nouvelle console, il faut attendre un certain temps, parfois même quelques années, avant que les développeurs arrivent à en tirer tout le potentiel.

Bienvenue, moyennant paiement

PlayStation et de Xbox, et encore moins de la dépasser. Depuis l’introduction de la Wii révolutionnaire en son temps, en 2006, le fabricant japonais préfère nettement se focaliser sur un gameplay original. La Switch 2 y ajoute encore plusieurs dimensions. Pour les découvrir de manière ludique, Nintendo a mis au point une démonstration technique interactive baptisée tout simplement Welcome Tour. A notre grand étonnement, l’acheteur ne reçoit pas ce logiciel gratuitement avec la console coûtant quand même 470 euros, mais doit débourser 9,99 euros pour l’acquérir. Vous avez dit ‘bienvenue’?

La démo technique propose des explications très claires, entre autres grâce à de mini-jeux, à propos du degré de sophistication des nouveaux Joy-Cons. Vous pourrez les utiliser dorénavant tous deux, ensemble ou séparément, comme une souris. La surface ne doit même pas être lisse, puisque vous pourrez déplacer simplement le rongeur numérique improvisée sur votre jean ou le revêtement de votre canapé. L’enregistrement des mouvements s’effectue en effet via une minuscule caméra à quelques pixels seulement, mais suffisamment précise pour détecter le moindre changement.

Une nouveauté, c’est que vous pouvez également utiliser les Joy-Cons comme une souris. © Nintendo

Autre nouveauté incontournable: l’élément qui démontre la fonction de vibration HD à l’aide de deux maracas ou balles de samba virtuels. Vous pouvez les remplir de mini-perles numériques ou de petites billes en caoutchouc émettant – si vous les secouez – un son vraiment réaliste! Dieu (ou faut-il dire Yoshi?) sait ainsi déjà quels éléments de jeu originaux feront leur apparition dans les années à venir.

GameChat, avec ou sans caméra

s’appelle GameChat. Cela permettra à un groupe d’amis – jusqu’à douze personnes – de discuter entre eux tout en jouant. Chaque participant pourra également partager son écran, même s’il joue à un autre jeu. Ces écrans supplémentaires apparaîtront alors dans une taille légèrement plus petite, sous votre propre jeu.

Au moyen d’une caméra USB-C compatible, vous et vos amis pourrez également vous voir en temps réel, en ‘détachant’ automatiquement vos têtes de l’arrière-plan. Nintendo fournit deux nouvelles mini-caméras dans ce but: une sur pied au prix de 59,99 euros, et un modèle à clipser en forme de plante Piranha vendue à 39,99 euros. La résolution des caméras s’avère très faible (comprenez: les têtes sont plutôt dentelées), mais là encore, c’est bien sûr surtout le facteur plaisir qui compte. Ce qui atténue un peu ce plaisir, c’est que vous aurez besoin d’un abonnement Nintendo Switch Online pour les fonctionnalités GameChat. Cela reviendra généralement à 19,99 euros par mois, mais en guise de cadeau de bienvenue, vous n’aurez rien à payer pour GameChat jusqu’en mars 2026.

Les fonctionnalités de GameChat avec ou sans caméra. © Nintendo

Comme vous avez pu le lire plus tôt déjà dans Data News, la nouvelle Switch est heureusement rétro-compatible avec les jeux pour les ‘anciennes’ consoles, aussi bien avec des cartouches physiques qu’avec des téléchargements numériques. Parfois, ces jeux fonctionnent directement, mais dans d’autres cas, une mise à jour logicielle s’avère nécessaire d’abord. Pendant le test, nos anciens jeux sont apparus sans problème dans la section Virtual Gamecards, où il est possible de les télécharger à nouveau. Pour cela, la Switch 2 dispose de 256 Go de capacité de stockage, soit beaucoup plus que les 32 giga-octets de sa devancière. Bien sûr, vous pouvez toujours augmenter cette capacité avec une carte mémoire en option.

Ce qui nous manque encore, par rapport à la Nintendo Switch originale, c’est une appli YouTube. Google a cependant déjà annoncé sur X qu’une telle appli ne tardera pas. Ce qui n’est pas prévu pour l’instant, ce sont les applis pour les services de streaming tels que Netflix ou Spotify. Vous pourrez utiliser ces services via le navigateur de la console, du moins si vous savez comment faire fonctionner ce programme caché. Ce détour dépasse le cadre de notre magazine, mais il y a beaucoup d’informations à ce sujet sur internet.

L’une des caméras que Nintendo vend comme accessoire. © Nintendo

Conclusion

La Nintendo Switch 2 est certes ‘bigger & better’, mais nous ne la trouvons pas très innovante. Ou devrions-nous écrire pas encore? Car nous n’avons probablement pas fini de voir ces Joy-Con, entièrement repensés. Ils offrent une précision inégalée, des vibrations HD réalistes et des gadgets tendance (comme la fonctionnalité souris) qui offriront sans aucun doute une expérience de jeu rafraîchissante dans les années à venir.

L’écran aurait bien sûr dû être de type OLED en 2025, mais comme mentionné, cela n’aurait pas fait du bien au prix déjà élevé. Ce n’est du reste pas un inconvénient majeur, d’autant moins que la Switch est souvent branchée à un grand écran TV. Et là, Nintendo a répondu aux attentes avec la mise à niveau vers la qualité d’image 4K.

Le fait de pouvoir utiliser la Switch aussi bien en déplacement qu’à la maison, branchée sur votre téléviseur, reste l’un des principaux atouts de la console. © Nintendo
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