Prix conseillé - 159,95 euros
Le nouveau bracelet connecté Fitbit Charge est le premier à être entièrement estampillé ‘Google’. Avec de meilleurs capteurs, des applis supplémentaires et une autonomie supérieure de la batterie, il nous fait oublier le passé. Nous l’avons testé pour vous un mois durant.
Google a racheté Fitbit il y a quatre ans environ et se concentre depuis lors sur son intégration avec un succès mitigé. Le bout du tunnel semble à présent en vue, car ce Charge 6 est le premier produit Fitbit à tourner complètement sur la plate-forme Google Health rénovée. Comment fonctionne-t-il? Réponse dans ce test étoffé.
Installation
L’appli Fitbit est à présent entièrement intégrée à Google, ce qui signifie que vous devrez associer entre autres votre compte Fitbit à un compte Google. S’il s’agit de votre premier appareil, vous pourrez utiliser simplement votre compte Google. Vous connecterez l’appareil à votre smartphone (Android ou iOS) via Bluetooth et poursuivrez l’installation.
Cette installation et synchronisation avec Bluetooth s’effectuent de manière assez fluide. Le principal problème lors de l’installation réside peut-être dans le nombre exorbitant d’éléments à saisir. Il existe quatre ‘privacy policies’ et ‘terms of services’ différents qu’il faut obligatoirement approuver, pour mettre l’appareil en service, plus des destinations optionnelles pour Google Wallet, Google Maps, YouTube Music, le traçage des emplacements, etc., selon les fonctions que vous souhaiterez utiliser par la suite. La prise en charge d’un tel nouvel appareil s’apparente toujours plus à un parcours du combattant.
Style
Mais penchons-nous d’abord sur un sujet plus avenant: le look. Le Charge 6 est un modèle de bracelet fin, équipé d’un assez petit écran, dont on oublie rapidement qu’il entoure le poignet. Il se décline en trois coloris: blanc, noir et rouge corail vif. Le bracelet est fabriqué de métal et de verre avec de petites bandes en caoutchouc. L’ensemble est étanche et résiste à la poussière. Il peut être utilisé dans pas mal de conditions différentes, comme c’est entre-temps le lot de nombreux ‘sport wearables’.
Grosso modo, le bracelet ressemble nettement au Charge 5, mais la présente version est quelque peu meilleur marché (vous la trouverez au prix conseillé de 159,95 euros). Une nouveauté: le bouton haptique sur la tranche latérale du boîtier. Il ne faut pas vraiment le presser, mais plutôt le toucher, après quoi il vrombit pour signaler que votre ‘toucher’ a été enregistré. Ce bouton active l’écran et peut servir de touche ‘retour’ lors de la navigation. Pour le reste, l’appareil se commande par balayage de l’écran tactile.
Ecran
La commande via l’écran est correcte, mais pas sensationnelle. Comme c’est assez souvent le cas avec les mini-écrans tactiles, tout dépend si on a les doigts humides (comme dans une piscine) ou si on porte des gants. Et en fonction de ce que l’utilisateur veut faire, mieux vaut passer d’un cadran à l’autre pour progresser. On effectuera un balayage de gauche à droite pour enchaîner YouTube Music, Google Maps, nombre de scintigraphies cardiaques et de minuteurs, d’éventuelles ‘push notifications’ et le cadran ‘Exercise’ où vous lancerez le traceur des exercices sportifs. Un balayage vers le haut vous guidera vers Google Wallet et vers une série de paramètres, alors qu’un balayage vers le bas affichera toutes les infos déjà tracées pour tel ou tel jour de la semaine, y compris les pas accomplis, les exercices, etc. Je vous avoue que j’aurais apprécié exercer ici un plus grand contrôle. Je comprends que Google veuille à tout prix fourguer un abonnement YouTube Music, mais si l’utilisateur n’en veut pas, ce type d’écran dédié représente plutôt un obstacle. La possibilité d’adapter l’ordre établi ou de renoncer à un certain nombre d’écrans serait la bienvenue.
Ce qui peut être ajusté par contre, c’est le cadran d’horloge par défaut. Dans ce but, vous aurez le choix parmi plusieurs coloris et styles à installer via l’appli Fitbit. De manière générale, l’écran est petit, mais clair. Je n’ai guère connu de difficultés à y lire les informations, même si ces dernières sont parfois très sommaires. Lorsqu’on démarre un exercice, on ne voit par exemple plus apparaître l’heure. Vous avez dit multitâche? Pour obtenir des informations supplémentaire sur la manière de s’y prendre, vous aurez encore et toujours besoin de votre smarthpone. Un exemple: si vous êtes un fan de natation, vous ne verrez apparaître que la durée de votre activité dans le bassin. La distance que vous avez nagée, votre rythme cardiaque durant l’effort et d’autres renseignements encore, vous ne les obtiendrez qu’ultérieurement dans l’appli.
L’appli
Cette appli est très rationalisée et répond aux attentes: afficher les données et enregistrer les efforts accomplis en vue d’atteindre les objectifs. Votre serviteur a trouvé l’appli conviviale et assez facile à utiliser, surtout en comparaison avec certaines applis de traçage davantage spécialisées qui vous assomment de chiffres.
Mais si les chiffres vous intéressent, vous devrez puiser dans votre portefeuille dans de nombreux cas. Selon moi, l’appli Fitbit tente de vous vendre un peu trop explicitement un abonnement Premium. Deux exemples: ‘Voilà votre rythme de sommeil, mais si vous voulez connaître son impact sur votre santé, souscrivez un abonnement Premium’. ‘Voici votre Stress Management Score, mais si vous souhaitez en savoir plus à ce sujet, optez pour un abonnement Premium.’ L’appli Fitbit prend ainsi un peu des airs de jeu mobile qui veut en continu vous inciter à effectuer des achats intégrés (in-app). Si on sait que la souscription d’un abonnement pour un supplément de services est aujourd’hui devenue assez fréquente, cela s’avère quand même pour le moins gênant de la part d’une appli fournie avec un appareil pour lequel on a déjà déboursé cent soixante euros.
Google désormais davantage présente
Une nouveauté offerte par le Charge 6, c’est sa possibilité de synchronisation avec des appareils à vocation sportive de partenaires, tels que Peloton, NordicTrack et Tonal. Mais il a été en outre étoffé par des services complémentaires, principalement de Google. Fitbit Pay, pour autant qu’il existât encore, est remplacé ici par Google Wallet, par exemple.
Mais ce qui surprend peut-être encore le plus, c’est le support de Google Maps par synchronisation avec votre smartphone. Lancez la recherche sur votre téléphone, et vous recevrez sur votre bracelet des instructions simples vous indiquant quand tourner à gauche, à droite ou aller tout droit. Il en va de même avec YouTube Music: démarrez votre service de diffusion musicale sur votre smartphone, et vous pourrez prévoir des pauses ou zapper à partir de votre bracelet. Le Charge 6 vous permettra d’utiliser YouTube Music un mois gratuitement, mais ensuite, il vous faudra verser dix euros par mois pour utiliser cette fonctionnalité.
Les applis supplémentaires représentent un progrès sur de nombreux points, mais ici encore, tout semble indiquer que Google veuille faire de son traceur une sorte d’univers clos auquel sont associés un maximum d’abonnements et de services spécifiques. L’intégration avec des services externes, comme Spotify, Deezer ou n’importe quel lecteur de musique de votre smartphone n’est actuellement pas possible.
Objectifs
Le Charge 6 est – ce qui est traditionnel chez Fitbit – davantage un traceur de fitness occasionnel. Ce n’est donc pas l’appareil professionnel que vous allez utiliser pour vous entraîner pour un marathon, et ce n’est pas non plus son but. Le bracelet est plutôt destiné à Monsieur Tout-le-Monde qui souhaite bouger plus. Comme d’autres produits Fitbit, le Charge 6 tente de vous faire accomplir au moins 250 pas chaque heure. Il vous incite aussi à faire du sport cinq fois par semaine, même si pour lui, le concept ‘sport’ inclut aussi ‘un déplacement chez le boulanger’.
L’activité sportive peut être lancée via le mini-cadran ‘Exercise’. Vous pouvez y paramétrer un objectif dans la discipline que vous souhaitez pratiquer: quelle est la distance que vous voulez accomplir en marchant ou pendant combien de temps par exemple. Le traceur vous indiquera alors quand vous aurez atteint votre objectif.
Traçage
De plus, le bracelet vous ‘trace’ aussi et il saura donc automatiquement quand vous allez courir pour ne pas manquer votre train. En outre, le Charge 6 conserve une série de données entre-temps récurrentes. Pensez ici aux scans ECG (électrocardiogramme) et EDA (écarts au niveau de la tension), le nombre quotidien de pas, les calories consommées, le distance parcourue et les ‘Active Zone Minutes’, à savoir les périodes durant lesquelles votre tension augmente.
‘Il s’agit de notre traceur le plus précis à ce jour’, avait déclaré TJ Varghese, Director of Product Management chez Google, à la presse lors de la présentation. Le Fitbit a entre autres recourt à l’apprentissage machine en vue d’améliorer encore cette précision. Admettons-le: le traçage des longueurs accomplies dans le bassin ou des pas effectués est bon et à coup sûr meilleur que certains produits concurrents (nos regards se tournent ici vers le Polar, qui est loin d’être aussi précis sur le plan des longueurs dans la piscine), mais le Charge 6 n’est pas non plus sans faille. Sur un kilomètre de nage, il se trompe de 25 mètres par exemple, ce qui représente une marge d’erreur de 2,5 pour cent. Dans le cas d’activités sportives en extérieur, comme le jogging, la marche ou le cyclisme, il fait mieux, parce que le GPS incorporé est ici capable de compenser la différence.
Enfin, le Charge 6 trace aussi la qualité de votre sommeil. La nuit, il enregistre votre température corporelle, votre niveau d’oxygène, votre respiration et votre rythme cardiaque et compare les résultats avec votre état ‘normal’. Le matin, vous obtenez alors un simple score de sommeil sur cent, ainsi qu’un aperçu de la durée passée en phase de sommeil paradoxal (REM), léger et profond.
Recharge
L’un des meilleurs atouts du Charge 6 est finalement encore sa batterie. La recharge s’effectue au moyen d’un chargeur équipé de mini-aimants à connecter à l’arrière du traceur. Cela fonctionne pas mal du tout, même la sensibilité est parfois au rendez-vous. Nous avons ainsi pensé à plusieurs reprises que nous avions branché l’appareil, alors que la connexion n’était pas correcte et que la recharge ne s’effectuait donc pas. A souligner également l’excellente autonomie de la batterie. Dans la pratique, vous pourrez utiliser le traceur sept jours durant, avant de le recharger.
Conclusion
Dans sa catégorie de prix surtout, le Charge 6 fait figure d’appareil très valable, équipé de plusieurs fonctionnalités utiles. Il ne s’agit cependant ni d’une montre intelligente à part entière ni d’un traceur de fitness professionnel, mais ce n’est pas non plus ce qu’on lui demande. Essentiellement aujourd’hui que de plus grandes firmes technologiques se tournent avant tout vers des modèles plus coûteux, il est intéressant de pouvoir disposer d’un traceur relativement simple provenant d’une marque connue. Avec ses capteurs GPS et autres améliorés incorporés, le Charge 6 fait ce qu’on attend de lui, pas plus. L’inconvénient, c’est que sa commande pourrait parfois être meilleure et que vous devrez souscrire un ou plusieurs abonnement(s) pour en tirer réellement la quintessence.
Nous l’avons surtout trouvé pratique pour son aspect ‘gamification’, parce qu’il vous incite à bouger plus, ce qui s’avère nécessaire durant les mois d’hiver afin de vous extraire de votre fauteuil. Si vous voulez améliorer quelque peu votre état général, vous arriverez donc à votre fin avec le Charge 6.
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