“L’inversion des tarifs de jour et de nuit pourrait éviter la pénurie de courant”
L’inversion des tarifs de jour et de nuit pourrait aider à éviter un black-out. Voilà ce que déclare l’ingénieur Dennis Lauwers d’IBM Belgium. “Il s’agit d’une piste intéressante, surtout au niveau des consommateurs capables de réaliser de solides économies d’énergie.”
L’inversion des tarifs de jour et de nuit pourrait aider à éviter un black-out. Voilà ce que déclare l’ingénieur Dennis Lauwers d’IBM Belgium. “Il s’agit d’une piste intéressante, surtout au niveau des consommateurs capables de réaliser de solides économies d’énergie.”
Ces derniers jours, l’on évoque beaucoup ce scénario catastrophe: suite à des fissures, les réacteurs de Doel 3 et Tihange 2 ne seront pas relancés dans l’immédiat, et la Belgique risque d’être confrontée à un black-out. La fermeture des deux centrales signifie que nous allons perdre 20 pour cent de notre production d’énergie, alors que la demande va augmenter dans les semaines à venir.
Selon le contrôleur énergétique CREG, le plus grand risque d’un black-out se manifestera en soirée. C’est logique, dans la mesure où les consommateurs belges attendent souvent le soir pour activer leurs appareils électriques. Aux heures tardives, les activités nécessitant de l’énergie s’avèrent en effet plus économiques, mais cela accroît d’autant le risque d’une coupure d’électricité en soirée.
Dans son plan d’hiver qu’il vient de présenter, le gestionnaire haute tension Elia conseille précisément de ne pas utiliser en soirée les lessiveuses, fers à repasser ou lave-vaisselle. Dans le pire scénario, Elia prévoit même la possibilité de déconnecter des ménages du réseau pendant une heure ou deux, a-t-on même entendu.
Chez IBM Belgium, l’on estime qu’un tel plan progressif n’est pas nécessaire. Une meilleure solution consiste en effet à inverser simplement les tarifs de jour et de nuit. “Cela pourrait être une bonne solution, surtout en ce qui concerne les personnes qui consomment le plus d’énergie”, explique l’ingénieur Dennis Lauwers. “Mais qui sont ces personnes?”
“Sont-ce des Flamands, des Wallons, de jeunes couples ou peut-être même des seniors? Pour identifier ces gros consommateurs, le ‘micro targetting’ est une première nécessité, à savoir une recherche permettant de répartir les groupes de consommateurs en fonction de leur consommation d’énergie en soirée. Une inversion des tarifs de jour et de nuit s’avère ensuite le moyen le plus efficient pour les groupes cibles consommant le plus d’énergie le soir.”
Panneaux solaires Un groupe cible spécifique, ce sont les propriétaires de panneaux solaires. Beaucoup d’entre eux perdent (inconsciemment) de l’énergie: les panneaux solaires accumulent de l’énergie pendant la journée, mais l’on attend souvent le soir pour la consommer.
“La question est de savoir dans quelle mesure l’énergie solaire est utilisée de manière fonctionnelle”, ajoute Lauwers. “Nos algorithmes peuvent aider à déterminer quelles régions gaspillent surtout l’énergie accumulée. C’est précisément là que les consommateurs doivent être poussés à être parcimonieux. L’incitant doit principalement venir des autorités.”
“Par ailleurs, une recherche analytique sera de préférence suivie par une recherche d’une part sur la motivation pratique par groupe cible et d’autre part sur les incitants requis pouvant les convaincre d’adapter leurs habitudes”, conclut l’ingénieur.
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