L’intérêt féminin pour les formations IT à Bruxelles est ‘dramatique’
Au niveau des formations IT à Bruxelles, les étudiantes sont fortement sous-représentées avec une proportion de 8 pour cent seulement, comme il ressort d’une nouvelle étude. “C’est là un chiffre dramatique dans la mesure où Bruxelles occupe une position de pointe dans le secteur de la numérisation et qu’une importante quantité d’informaticiennes potentielles n’envisage même pas des études en sciences IT”, affirme Cédric Verstraete d’Innovaris.
Avec 108.000 étudiants, Bruxelles demeure la principale ville estudiantine du pays. Dans une nouvelle étude effectuée par l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA), des chercheurs ont pour la première fois analysé cette population d’étudiants sur base de données chiffrées bruxelloises détaillées. Ils ont examiné plus exactement de quelle manière la répartition des sexes en fonction de l’orientation des études différait de celle dans le reste du pays.
En comparaison avec la Belgique en général, il y a à Bruxelles certes davantage d’étudiantes qui se lancent dans des études supérieures, mais il y en a trop peu qui optent pour les formations STEM (Science, Technology, Engineering et Mathematics). Dans les formations nettement orientées vers les mathématiques, surtout celles faisant la part belle à la pratique, seul un étudiant bruxellois sur cinq est de sexe féminin. A l’université, cette proportion grimpe à 35 pour cent. “On observe pourtant que certaines orientations STEM sont pourtant appréciées par les étudiantes”, explique Cédric Verstraete d’Innoviris, qui a réalisé l’étude, conjointement avec sa collègue de l’IBSA, Morgane Van Laethem. “Pour ce qui est des formations ingénieur civil-architecte, le rapport entre les sexes est de quasiment 50-50.”
Des chiffres de réussite plus élevés chez les filles qui optent pour les formations STEM
Le principal point noir se situe au niveau des formations IT avec 8 pour cent seulement d’étudiantes. “C’est là un chiffre dramatique dans la mesure où Bruxelles occupe une position de pointe dans le secteur de la numérisation et qu’une importante quantité d’informaticiennes potentielles n’envisage même pas des études en sciences IT. Néanmoins, et c’est ce qui rend la situation encore plus bizarre, il ressort de l’étude que les jeunes filles qui choisissent une orientation STEM à fort coefficient mathématique, y réussissent mieux que leurs condisciples masculins. Une enquête internationale démontre en outre que ce ne sont pas les compétences, mais les facteurs culturels et sociaux qui sont prépondérants. Ceux-ci déterminent la confiance en soi des étudiantes et étudiants dans certaines orientations d’études. Le cerveau ‘STEM’ typiquement masculin, cela n’existe donc pas”, conclut Verstraete.
L’étude complète qui analyse les statistiques de l’enseignement supérieur bruxellois (et plus précisément les formations STEM) en fonction du sexe, vous la trouverez ici.