L’influence du CIO n’a encore jamais été aussi grande
34 pour cent des CIO font directement rapport au CEO. Cela représente une hausse de plus de dix pour cent par rapport à l’année précédente. Et le manque de compétences techniques n’a encore jamais été aussi criant, comme il ressort d’une étude effectuée par Harvey Nash et KPMG.
La 18ème édition (déjà!) de la CIO Survey de Harvey Nash et KPMG est la plus importante étude en matière de leadership IT au monde pour ce qui est du nombre de participants. Cette année, 3.352 CIO et responsables technologiques, répartis dans 82 pays dont la Belgique, y ont pris part.
L’un des résultats les plus étonnants obtenus, c’est que davantage de CIO font directement rapport au CEO (34 pour cent) qu’à n’importe quel autre moment de la décennie écoulée, puisqu’on enregistre une croissance de 10 pour cent par rapport à l’année dernière par exemple. Les CIO qui font directement rapport au CEO et qui peuvent manifester leur influence, sont aussi les plus heureux: 87 pour cent d’entre eux se déclarent satisfaits de leur emploi.
Déplacement des priorités
Les résultats indiquent clairement comment se déplacent les priorités des CIO. Les CIO accordent aujourd’hui davantage leur attention aux projets IT qui rapportent de l’argent (quasiment deux tiers, 63 pour cent) qu’aux projets qui permettent d’en économiser (37 pour cent). Un certain nombre de top-priorités traditionnelles des CIO ont même perdu beaucoup d’importance ces quatre dernières années. L’augmentation de l’efficience d’exploitation a ainsi reculé de 16 pour cent, et la fourniture de performances IT stables de 27 pour cent.
Carence de compétences techniques
Même si les CIO sont plus créatifs et exercent plus d’influence, l’étude montre cependant aussi qu’ils sont toujours gênés par la plus importante carence de compétences technologiques depuis la grande récession d’il y a quasiment dix ans. Quasiment deux tiers (65 pour cent) des CIO estiment que leur organisation ne sera pas capable en raison d’un manque de collaborateurs de talent de faire face aux changements, ce qui représente une hausse de 10 pour cent en à peine 12 mois.
L’analyse des données est avec 39 pour cent et pour la deuxième année consécutive la compétence la plus convoitée. En comparaison avec l’année dernière, c’est le besoin de compétences numériques qui a le plus nettement crû, soit de 21 pour cent, et celui de compétences au niveau de la sécurité a progressé pour sa part de 17 pour cent. Selon l’étude, les entreprises recherchent surtout de nouvelles compétences dans le domaine numérique et en stratégie IT.
Une influence encore jamais aussi grande
“Même s’il apparaît que le CIO exerce une influence qui n’a jamais été aussi grande, l’on observe aussi que son rôle s’étend dans de nombreuses directions”, affirme Albert Ellis, CEO d’Harvey Nash Group. “En 2016, les CIO relèvent un éventail de défis plus large que jamais, qui s’écartent souvent très fortement de l’IT traditionnelle: de la lutte contre les risques croissants en matière de cyber-sécurité jusqu’à collaborer avec le conseil d’administration de l’entreprise et ce, dans le cadre de l’innovation et de la transformation numérique. La capacité d’adaptation, la force de persuasion et le pouvoir de garder la tête froide en des périodes difficiles sont des aptitudes qui gagnent en importance pour le CIO d’aujourd’hui.”
“Nous nous trouvons au beau milieu d’un important développement de la quatrième révolution industrielle”, prétend de son côté Anthony Van De Ven, partner chez KPMG en Belgique. “Cela pose de nouvelles exigences au CIO, et l’on constate une évolution vers un ‘CIO créatif’ qui possède une vision stratégique tant technologique que professionnelle et qui rénove les modèles d’entreprise.”
Et qu’en est-il de la Belgique?
• 60% des dirigeants IT belges disposent à présent de budget plus élevés que durant l’année précédente. La moyenne mondiale s’établit à 45%.
• 55% des dirigeants IT belges envisagent des coûts d’externalisation plus élevés. La moyenne mondiale s’établit à 50%.
• 13% des dirigeants IT belges ont obtenu une augmentation de salaire l’an dernier. Il s’agit là du plus faible pourcentage au niveau mondial. La moyenne mondiale s’établit à 34%.
• 2% des répondants belges étaient des femmes. Il s’agit là du plus faible pourcentage au niveau mondial. La moyenne mondiale s’établit à 11%.
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