L’esprit de clocher
L’on s’était parlé à la mi-octobre lors d’un week-end des startups à Bruxelles. C’était Bart Becks qui me l’avait présenté: “Discute un peu avec lui. Il a des choses intéressantes à dire.” Un garçon intelligent, direct, posé, mais passionné. Il me dit qu’il voulait aller à San Francisco, car il en avait assez de l’esprit de clocher.
L’on s’était parlé à la mi-octobre lors d’un week-end des startups à Bruxelles. C’était Bart Becks qui me l’avait présenté: “Discute un peu avec lui. Il a des choses intéressantes à dire.” Un garçon intelligent, direct, posé, mais passionné. Il me dit qu’il voulait aller à San Francisco, car il en avait assez de l’esprit de clocher.
Il s’appelle Davy Kestens et vient de récolter 1,12 million $, soit quelque 846.000 EUR pour sa startup Twitspark. Twitspark catalogue de manière intelligente les tweets relatifs à votre entreprise. Qu’il est réconfortant d’observer que les jeunes ont encore l’esprit d’entreprise. Davy devra encore faire ses preuves évidemment. Rien n’est gagné d’avance. Et après tout, ces 846.000 EUR, ce n’est pas encore tellement, à peine un tiers du salaire annuel du patron de Belgacom, Didier Bellens. Et une fraction par rapport aux plus de 180 milliards EUR placés sur les livrets d’épargne en Belgique…
La question est de savoir pourquoi un jeune comme Davy doit absolument rejoindre la Silicon Valley. Et pourquoi il est si difficile de trouver de l’argent et de l’intérêt en Belgique. “Il faut aller où l’on agit”, m’expliquait récemment un investisseur. Et l’action, c’est ce qui manque encore trop dans notre pays. Il n’y en a pas ou trop peu. L’Imec, l’institut de recherche de renommée mondiale, doit générer une startup par an, UNE! Les universités ne forment pas des entrepreneurs, mais se focalisent sur des documents accumulant la poussière.
En Espagne, l’opérateur Telefonica a investi dans pas moins de 80 startups. Il leur permet d’accéder à ses ressources, les coache, les aide notamment à élaborer un contrat et un business plan. Voilà qui non seulement ouvre à l’opérateur espagnol la porte à une masse d’innovations, mais qui lui donne surtout une mentalité d’entrepreneur et une image particulièrement attractive chez les jeunes. Et c’est ce qui manque dans notre pays. Voilà qui explique l’exode de nos ‘cerveaux et de notre esprit d’entreprise’. Il est donc grand temps d’agir. Maintenant.
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