Les ultrabooks ne sont pas des ‘tueurs’ d’iPad
Les ultrabooks ne se vendent pas bien.
Les ultrabooks ne se vendent pas bien. Au deuxième trimestre, seuls 5 pour cent de tous les ordinateurs portables écoulés appartenaient en effet à la catégorie créée expressément pour maintenir les consommateurs à l’écart de l’iPad si populaire. C’est moins de la moitié de ce qu’espéraient les fabricants d’ordinateurs. Depuis le lancement de l’iPad, les fabricants d’ordinateurs portables traditionnels recherchent fiévreusement des moyens de regagner leurs clients perdus. Le dernier fait d’armes s’appelle l’ultrabook, un ordinateur portable ultramince, très économe en énergie et tournant sur une puce ‘ultraprocessor’ spéciale d’Intel. Cet appareil qui ne nécessite que quelques secondes pour démarrer, est conçu pour attirer de nouveau les fans de l’iPad vers le concept de l’ordinateur portable (‘laptop’) et en même temps les tenir éloignés du MacBook Air branché.
Avec les ultrabooks (qui coûtent souvent 1.000 euros ou plus), les fabricants de PC traditionnels espéraient pouvoir retrouver une jolie marge bénéficiaire sur leurs appareils. Ils pensaient donc que le prix (plutôt élevé, mais quand même inférieur à celui d’un MacBook Air) et le système d’exploitation (Windows) allaient faire en sorte que l’ultrabook allait remporter la lutte l’opposant à l’Pad en tant qu’appareil business. Et les analystes semblaient partiellement d’accord avec eux.
Or il apparaît aujourd’hui des chiffres cités par la banque d’affaires Barclays que les ventes des ultrabooks, lancés pour la première fois sur le marché fin 2011, déçoivent fortement. Au deuxième trimestre, seuls 5 pour cent de tous les ordinateurs portables écoulés appartenaient en effet à cette nouvelle catégorie, ce qui est moins de la moitié de ce qu’espéraient les fabricants d’ordinateurs.
“Le secteur du PC encaisse des coups durs de la part des constructeurs de tablettes et de smartphones”, déclare Bryan Ma, vice-président de l’analyste de marché IDC. “Et comme les composants des ultrabooks sont provisoirement très coûteux – les puces ‘ultraprocessor’ d’Intel représentent déjà un quart du prix -, les appareils s’avèrent encore trop chers pour la plupart des consommateurs.”
Les résultats sont à l’avenant, aussi à la bourse. Au cours des six derniers mois, Acer a vu la valeur de son action régresser de 39 pour cent en Asie. Quant à l’action de Lenovo, elle a reculé de 9 pour cent, et celle de Toshiba va perdre 19 pour cent de sa valeur. Les entreprises américaines ne sont pas épargnées non plus: l’action de Dell s’est repliée de plus de 32 pour cent ces six derniers mois, alors que celle de HP a régressé de 34 pour cent.
L’industrie du PC est évidemment un peu la victime du fait que les consommateurs et les CIO attendent le lancement de Windows 8, avant d’acheter encore des machines, mais J.T. Wang, le CEO d’Acer, a quand même déjà averti que Windows 8 n’allait pas faire de miracles.
Espoir Tout espoir n’est cependant pas perdu. Une fois que les prix des ultrabooks diminueront, les appareils pourront assurément être encore bien accueillis par les consommateurs. Le lancement des processeurs ultrarapides Yvy Bridge d’Intel constitue à coup sûr un premier pas dans cette direction. Par ailleurs, Dell et Lenovo ont déjà annoncé des ultrabooks dans la catégorie de prix de 600 euros.
Chez Lenovo, l’on espère d’ores et déjà que la diminution des prix fera en sorte que les ultrabooks représenteront l’année prochaine 25 pour cent au moins des ventes totales d’ordinateurs portables. Mais il y a un mais: si les prix des ultrabooks se réduisent et qu’éclate une nouvelle guerre des prix, cela aidera-t-il les fabricants de PC en difficultés?
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