Les données téléphoniques mobiles peuvent alléger la formation de files
Les files sont causées par un petit nombre de conducteurs seulement. C’est à cette conclusion étonnante que sont arrivés des chercheurs américains après avoir étudié les données téléphoniques mobiles à Boston et San Francisco.
Un grand nombre d’études sont réalisées sur la mobilité et sur les problèmes de files connexes. Dans le rapport scientifique Understanding road usage patterns in urban areas, les chercheurs dévoilent les modèles non connus jusqu’à présent dans l’utilisation des rues en milieu urbain. Leurs observations pourraient conduire à un meilleur flux routier aux heures de pointe. Le rapport a été rédigé par des chercheurs du MIT et de l’université de Berkeley.
Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé les données des factures téléphoniques mobiles de 680.000 conducteurs à Boston et de 350.000 autres à San Francisco. Sur base des données GSM et GPS sur une période de trois semaines, ils ont pu dresser pour les deux villes l’une des cartes les plus détaillées des modèles de trafic urbain. Des historiques des appels – qui identifient les pylônes via lesquels les appels sont envoyés -, les chercheurs ont pu cartographier séparément la durée de déplacement du lieu de départ jusqu’à celui de destination, et ce pour chaque conducteur. Les données ont été du reste rendues anonymes, avant que les chercheurs les utilisent.
Même si les réseaux du trafic de Boston et de San Francisco présentent deux formes très différentes l’une de l’autre, les chercheurs ont découvert qu’aux heures de pointe, 98 pour cent des rues aux environs des zones examinées demeuraient sous-occupées. Sur 2 pour cent seulement des rues, ils ont trouvé davantage de voitures que ce que leur capacité permettait. Chacune de ces rues présente ce que les chercheurs appellent un degré élevé de “betweenness”, ce qui signifie qu’elles sont d’une importante capitale pour relier une partie de la zone urbaine aux autres parties. Il en résulte un effet d’extension vers l’extérieur, de sorte que l’encombrement gagne les rues avoisinantes.
Des données des GSM, les chercheurs ont réussi aussi à déduire que seule une partie restreinte des conducteurs provenant d’un nombre limité de quartiers voisins était responsable des embouteillages des principales artères de circulation. Ils ont déterminé qu’en réduisant d’1 pour cent seulement le nombre de voitures provenant des quartiers proches, la durée de déplacement à Boston diminuerait de 18 pour cent et à San Francisco de 14 pour cent.
Comme les GSM sont aujourd’hui utilisés dans le monde entier, la méthodologie utilisée pour Boston et San Francisco a, selon les chercheurs, le potentiel d’alléger le trafic dans quasiment tout milieu urbain.
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