Les bloqueurs publicitaires passent aussi du desktop au mobile
Au niveau mondial, quelque 600 millions d’appareils, dont plus de la moitié sont des GSM et des tablettes, utilisent un bloqueur de publicités. Voilà ce que révèle le rapport annuel 2016 du cabinet d’analystes Pagefair.
L’utilisation des bloqueurs de publicités croît encore et toujours dans le monde. L’adblock sur les appareils mobiles est même occupé à progresser quasiment à la verticale. Plus de personnes que jamais utilisent internet principalement via leur smartphone. Ces internautes prolongent ainsi tout simplement sur leur GSM ou tablette leur expérience libre de toute réclame dont ils bénéficient sur leur PC. En 2016, les appareils internet mobiles représentaient 62 pour cent de l’ensemble des installations de bloqueurs publicitaires. En Belgique, un tel bloqueur de pub est installé sur 12 pour-cent de tous les ordinateurs existants.
Tout espoir n’est pourtant pas perdu pour les sites web qui tirent des revenus de la publicité. Pagefair conclut dans son enquête annuelle effectuée auprès de quatre mille utilisateurs américains d’un adblock que 77 pour cent d’entre eux sont encore prêts à accepter des réclames, du moins certaines.
Certaines formes de publicité en ligne sont en effet acceptables pour 66 pour cent des 4.000 personnes interrogées, à savoir les images et la réclame vidéo visible en intro, mais la publicité émergeante à tout moment, celle apparaissant au beau milieu de vidéos, ainsi que les réclames sonores automatiques sont par contre complètement bannies.
Ce sont du reste les raisons principales pour lesquelles un bloqueur de pub est installé. Selon Johnny Ryan, head of ecosystem chez Pagefair, quasiment chaque utilisateur opte pour des pages web sans la moindre réclame envahissante qui complique le visionnement du contenu proprement dit. Les publicités qui pistent (suivent) les visiteurs en vue de proposer de la réclame personnalisée, étaient autrefois la cause première de leur rejet. A présent, le souci du malware et le désir de durées de chargement plus courtes pour les sites web poussent les utilisateurs dans les bras des créateurs de bloqueurs de pub.
La démographie a elle aussi changé. Les groupes d’âge des utilisateurs d’un adblock sont au niveau mondial quasiment aussi fortement représentés. Les seniors de plus de 65 ans rattrapent en effet progressivement les 25 à 34 ans, le groupe qui fut le premier à recourir à des bloqueurs de pub début 2013.
Demandes amicales
Le fait que les bloqueurs de pub entrent dans les moeurs parmi les différents groupes d’âge, indique si besoin est que la technologie sera toujours davantage utilisée à l’avenir. La solution pour les publicitaires passe, selon Ryan, par une combinaison de différentes approches. “Acceptez le fait que l’utilisateur a de bonnes raisons de bloquer les publicités. N’utilisez que les formats publicitaires que l’utilisateur tolère: images et réclame visible en intro des vidéos.” Les marques devraient être actives sur le ‘blocked web’. En d’autres mots, il s’agit de placer les pubs dans des endroits non dissimulés par le blocage publicitaire. “Introduire un contenu à l’arrière d’un mur publicitaire (désactiver le bloqueur de pub en échange d’un accès au site web) ne fonctionne quasiment jamais car peu de sites web proposent un contenu qui soit exclusivement suffisant pour ce faire.”
Les techniques consistant à afficher quand même des publicités aux utilisateurs d’un adblock existent depuis quelque temps déjà. Facebook et Skype entre autres les appliquent en désactivant les ‘data trackers’ (ces compteurs indiquant essentiellement la fréquence de cliquage d’un bloc publicitaire) et en faisant en sorte que la publicité soit intégrée au site web, avec la mention ou non qu’il s’agit de matériel de promotion. Pour Ryan, cela doit être la toute dernière option: “Il est nettement préférable d’adopter une stratégie appelée ‘Trial-and-error’, par laquelle nous tentons d’abord de sensibiliser les utilisateurs en leur montrant l’importance des réclames, et si elle ne fonctionne pas, nous laissons au visiteur le choix de bloquer ou non la publicité. Si l’utilisateur est d’accord et ne quitte pas directement le site web, nous pouvons progressivement migrer vers des réclames obligatoires non gênantes.”
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