Les applications BI et ERP tournent rarement dans le cloud public
La percée du cloud public est désormais une réalité. Reste que les entreprsies belges s’intéressent davantage à un modèle hybride.
A la demande de Data News, Computer Profile vient de réaliser une enquête sur l’utilisation d’applications de cloud (public) auprès d’entreprises belges et luxembourgeoises de plus de 50 personnes.
Première conclusion majeure : 44 % des entreprises utilisent une ou plusieurs solutions tournant dans le cloud public. Précisons que les applications de clouds privés ne sont pas comprises dans ce pourcentage. Et autre précision non négligeable : cette enquête ne tient pas compte des effets éventuels de la shadow IT (IT de l’ombre) puisqu’elle ne recense que les applications gérées et supportées par le département IT. Toute application installée par l’utilisateur final lui-même sur son PC de bureau ou portable et qui n’est pas fournie par un fournisseur cloud n’est donc pas reprise dans ces 44 %, comme par exemple des outils collaboratifs du style Slack ou des solutions de stockage en ligne comme Dropbox.
Percée de Microsoft
Les résultats font ressortir une nette percée de Microsoft. Ainsi, 13 % utilisent des applications cloud de l’éditeur de Redmond. “Cela ne m’étonne pas, réagit Chris Debyser, CEO de ConXioN. Je pense même que ces chiffres sont sous-évalués, surtout au niveau des moyennes entreprises. Dans le segment midsize, la moitié de nos clients tourne une application cloud de Microsoft.” Il s’agit essentiellement de l’environnement en ligne Exchange et de la suite bureautique en ligne Office 365 dont l’utilisation a fortement augmenté dès l’an dernier. Mais les applications de CRM dans le cloud de Microsoft, et notamment SharePoint, sont également populaires.
De même, Salesforce gagne nettement en popularité avec son CRM en ligne, ce qui n’est pas davantage une surprise. En revanche, on s’étonnera que SD Worx figure en si bonne place dans le graphique ‘Cloud penetration by vendor’. Tandis que d’autres acteurs RH comme Acerta et Attentia figurent dans ce graphique. “Je suppose qu’il ne s’agit pas là d’un progiciel de services HR complet, mais plutôt d’un module comme la gestion des salaires. Il s’agit là d’applications qui peuvent parfaitement tourner dans le cloud, alors qu’une solution RH complète peut difficilement être proposée dans son ensemble selon un modèle SaaS”, précise encore Debyser.
Modele hybride
Toujours selon Debyser, l’on assiste dans les PME à un glissement très net du ‘on premise’ vers le SaaS. “Nous le constatons en interne, mais aussi chez nos collègues. Et plus l’entreprise est grande, plus le modèle hybride s’impose.”
Dans un tel modèle hybride, une partie continue à tourner ‘on premise’ sur l’infrastructure locale et/ou dans un centre de données, tandis que d’autres applications sont totalement installées dans le cloud. François Bryssinck, administrateur délégué de Megabyte, voit beaucoup de PME opter résolument pour ce type de modèle.
“Ces dernières années, les PME semblaient convaincues qu’elles devaient migrer l’ensemble de leur infrastructure IT dans le cloud ou pas du tout. Mais désormais, elles choisissent de mettre dans le nuage des applications courantes comme le serveur de messagerie, tandis qu’elles conservent dans leurs murs les applications critiques comme la comptabilité ou le CRM.”
D’après les chiffres de Computer Profile, 1 % seulement des entreprises installe son logiciel ERP dans un cloud public. Et pour les applications de décisionnel (BI), il s’agit même de moins de 1 %. De telles applications sont toujours plus installées dans un environnement hébergé – un cloud privé en somme – et/ou proposées comme un service géré.
“Quoi qu’il en soit, la question est désormais tranchée non seulement par les grands prestataires cloud étrangers, mais aussi par les fournisseurs belges. On voit clairement que Proximus ou Combell par exemple gagnent désormais des parts de marché dans le midmarket”, conclut Debyser.
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