L’entreprise télécoms Attractel en faillite
L’entreprise télécoms VoIP Attractel a déposé son bilan. Un curateur a été désigné pour examiner quelles parties pouvaient être vendues.
L’entreprise télécoms VoIP Attractel a déposé son bilan. Un curateur a été désigné pour examiner quelles parties pouvaient être vendues.
Il n’y a même pas un an, Attractel présentait en grande pompe [Zalloo], un produit VoIP qui devait remplacer la ligne fixe chez les consommateurs et même rendre le central téléphonique PABX superflu dans les PME. Ces ambitions, l’entreprise d’Ardooie n’a jamais pu les réaliser. Attractel s’est en effet vue contrainte de faire aveu de faillite.
Dès le lancement de Zalloo, l’entreprise a recherché une deuxième augmentation de capital pour disposer de réserves de liquidités en vue de soutenir sa croissance. “L’échec de cette opération s’est finalement avéré un coup d’arrêt pour l’entreprise”, déclare son ex-patron, Filip Maertens. Selon lui, les sociétés d’investissements intéressées et les ‘business angels’ se retirèrent l’un après l’autre du fait que leur stratégie avait changé après l’éclatement de la crise des crédits. Les entreprises au profil ‘early stage’, comme Attractel, connurent soudainement des difficultés.
Entre-temps, l’on avait déjà appel à Koen Steenkiste (qui avait acquis pas mal d’expérience notamment chez Colt et Artilium) pour accompagner l’augmentation de capital et renforcer la direction. A peine un mois plus tard, il claquait la porte. “On observait toujours plus d’éléments comptables qui clochaient et qui démontraient que l’entreprise n’appliquait pas une approche orientée clients et manquait d’une vision du marché”, voilà comment Koen Steenkiste explique sa décision. “Une totale ineptie”, réagit Filip Maertens qui se réfère, lui, à divers experts qui contrôlaient les chiffres, parmi lesquels des comptables, réviseurs et autres spécialistes engagés par les sociétés d’investissements.
[Fin novembre dernier], à l’occasion de la présentation du [produit Zalloo], Filip Maertens parlait encore de 800.000 clients qui utilisaient déjà la plate-forme VoIP auto-développée et basée sur Asterisk. Selon Koen Steenkiste, ce nombre est gonflé. En réalité, ils sont nettement moins nombreux. Mais pour Filip Maertens, la vérité est tout autre: “Il y avait même plus de 800.000 utilisateurs si l’on considère les utilisateurs finaux qui employaient la plate-forme d’une manière ou d’une autre. On y trouvait par exemple aussi les utilisateurs de notre softphone téléchargeable gratuitement.”
Pour les clients existants, on recherche actuellement encore activement des solutions pour veiller à ce que l’embarras soit le plus limité possible. Un curateur a été désigné pour déterminer si l’entreprise peut être vendue partie par partie. Par ailleurs l’ex-patron du textile Filiep Libeert avait en 2008 encore injecté un demi-million d’euros dans le capital de l’entreprise via la société LMC. L’an dernier, Attractel a réalisé un chiffre d’affaires de quasiment 1,5 million d’euros. Le doublement du chiffre d’affaires attendu cette année n’aura donc pas lieu: l’entreprise a fermé ses portes avec une marge brute négative de 20.000 euros et une perte de plus de 200.000 euros. C’est le 20 mai que le tribunal a prononcé la faillite. Le département R&D d’Attractel en Bulgarie qui occupe une vingtaine de personnes, n’est provisoirement pas concerné.
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