Le trafic e-mail permet de prévoir une crise imminente dans une entreprise
Le trafic e-mail au sein d’une entreprise peut être un indicateur d’une catastrophe imminente dans celle-ci. Voilà ce qui ressort d’une étude américaine publiée par New Scientist.
Le trafic e-mail au sein d’une entreprise peut être un indicateur d’une catastrophe imminente dans celle-ci. Voilà ce qui ressort d’une étude américaine publiée par New Scientist.
Après que le géant américain de l’énergie Enron se soit finalement ‘cassé la figure’ en 2001, des chercheurs ont examiné les fichiers historiques des boîtes e-mail de quelque 150 membres du personnel ‘senior’. Et ces chercheurs du Florida Institute of Technology de Melbourne ont eu beaucoup de pain sur la planche en analysant les fichiers historiques remplis de 517.000 courriels adressés à quelque 15.000 employés au cours des 18 derniers mois de la vie d’Enron.
Ils ont d’abord défini quelques jalons comme le licenciement du CEO, Jeffrey Skilling, en août 2001. Ensuite, ils ont vérifié combien de courriels avaient été envoyés exactement et quels groupes avaient échangé des messages durant la période séparant ces différents jalons. Pour éviter tout malentendu, le contenu proprement dit des courriels n’a pas été contrôlé.
Les chercheurs n’ont certes pas été surpris du fait qu’une crise entraîne des changements dans les modèles de communication. Ce qui les a par contre étonnés, c’est de constater que les principaux changements sont intervenus environ un mois avant que la bombe n’éclate vraiment. Comme par exemple la formation de ‘clans’ e-mail, à savoir des groupuscules dans lesquels chaque membre entre en contact avec chacun des autres par mail. Un mois avant la fin d’Enron, il y avait 800 ‘clans’ contre 100 seulement au cours des mois précédents. En outre, il y avait davantage d’échanges de mails ‘internes’ dans ces clans, sans que ces messages ne soient transmis aux autres travailleurs. Au fur et à mesure que le stress augmente dans l’entreprise, les gens se confient manifestement toujours plus aux collègues en qui ils ont vraiment confiance.
Selon les chercheurs, il y a de fortes chances que l’analyse du trafic e-mail puisse même résulter en un ‘signal d’avertissement’ précoce d’une crise imminente dans l’entreprise concernée. Mais pour pouvoir étayer entièrement cette observation, une analyse complémentaire est nécessaire. Et c’est là que les choses se compliquent car pour cela, il faudrait examiner le contenu proprement dit des courriels.
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