
Le supermarché de demain est à découvrir dès maintenant à Milan

À l’Expo Milano, l’Exposition universelle de Milan, le “supermarché du futur” attire beaucoup de curieux et d’amateurs de shopping. Accenture y utilise notamment la technologie Kinect de Microsoft.
La chaîne de supermarchés italienne Coop a conçu un “supermarché du futur” en collaboration avec l’architecte Carlo Ratti, également à la tête du MIT SENSEable City Lab, et avec le fournisseur de services TIC Accenture. Pour éviter tout malentendu, précisons qu’il ne s’agit pas d’une démonstration de faisabilité de petite ampleur, mais bien d’un véritable magasin où les visiteurs de l’Expo 2015 de Milan peuvent faire leurs courses. “C’est la grande différence par rapport à d’autres projets. Il s’agit d’un vrai magasin dans lequel des technologies existantes ont été utilisées intelligemment. Voilà pourquoi je préfère parler d’un supermarché de demain car en principe, ce concept pourrait être appliqué à n’importe quel autre magasin”, déclare Wim Decraene, directeur général d’Accenture Digital BeLux.
Ce supermarché rompt avec la tradition des rayons s’étirant à la verticale. En effet, Carlo Ratti a dessiné un supermarché en s’inspirant d’un marché avec des étals bas. Des écrans réfléchissants sont situés au-dessus de chaque rayon. Il suffit de pointer du doigt l’un des produits pour voir apparaître automatiquement sur les écrans des informations complémentaires sur le produit en question, comme ses ingrédients, son origine, sa valeur nutritive, ou encore son empreinte écologique.
Pour ce qui est du service basé sur les mouvements, Accenture s’appuie sur la technologie Kinect de Microsoft. L’ensemble du magasin “tourne” d’ailleurs entièrement dans le cloud Azure de Microsoft : vous ne trouverez donc aucun serveur dans le magasin en lui-même. Tout le contenu affiché sur les écrans (y compris les informations sur le prix) peut être adapté en temps réel via une tablette, par exemple par le chef de rayon, grâce à une application.
Des analyses en temps réel transparentes
Le système de gestion du contenu qui se cache derrière ces mégadonnées est basé sur Sitecore, mais aussi sur des solutions sur mesure afin de permettre des analyses. Les connexions et interfaces nécessaires utilisent toutes .NET .
Alfredo Richelmi, Senior Manager chez Accenture, à propos des mégadonnées : “Nous comparons en continu l’intention d’achat avec les achats réellement réalisés en nous basant sur les statistiques que nous tirons de notre énorme base de données. Par le biais d’analyses, nous tâchons ensuite de comprendre pourquoi un consommateur décide finalement de ne pas acheter un produit.”
Un mur du magasin fonctionne comme un véritable “mur de mégadonnées” de plus de 100 m². Toutes les données que le supermarché récolte sur les clients sont affichées en temps réel. Il s’agit par exemple du nombre de clients dans le magasin, ou de ce qu’ils viennent tout juste d’acheter. Les écrans montrent les produits les plus populaires et indiquent sur un plan du magasin l’endroit où l’on peut facilement se les procurer.
“En fait, nous appliquons simplement au commerce de détail les techniques de marketing en ligne traditionnelles. L’objectif est que par ce biais les clients découvrent de nouveaux produits”, précise Alfredo Richelmi.
Une app permettant la personnalisation
Pour une expérience de shopping plus personnalisée, pensez à utiliser l’app sur votre smartphone ou votre tablette. Celle-ci se basera sur votre comportement d’achat ou vos éventuelles allergies pour vous montrer uniquement les produits pertinents pour vous et vous indiquer où ils se situent dans le magasin. Le système de localisation fonctionne grâce à des beacons (Bluetooth) et à une technologie à ultrasons afin de définir encore plus précisément la position (jusqu’à quelques mètres) via le micro de l’appareil mobile.
Il aura fallu trois ans pour mettre au point le concept de ce magasin du futur. Accenture a véritablement lancé sa mise en oeuvre en mai 2014. On ignore encore ce qu’il adviendra du magasin après l’Expo 2015. Coop compte toutefois analyser si le concept peut être étendu à d’autres magasins, comme des magasins phares.
Le magasin taille aussi la part belle à la robotique. Par exemple, les bras du robot Umi prennent des pommes dans un rayon, pour ensuite les empaqueter pour le client. Notons qu’à l’origine il avait été prévu d’approvisionner également les rayons en s’appuyant sur la robotique, ce qui explique pourquoi il y a encore un étage en dessous du magasin. Mais au final, il s’est avéré que ce projet ne pouvait pas être réalisé à la fois dans les temps et dans le respect du budget prévu. Il faut dire que la chaîne de supermarchés a déboursé 15 millions d’euros pour l’ensemble du projet qui comprend, outre le magasin proprement dit, un large espace d’exposition consacré au “lifestyle connecté”.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici