“Le site web gratuit de Google, Bpost et Belgacom ôte le pain de la bouche des développeurs web”
Google, Belgacom et Bpost offrent aux PME belges la possibilité de créer un site web ‘gratuit’ et de le mettre en ligne. “Un manque à gagner pour les petits développeurs web”, réplique l’association Isoc Belgium.
Google, Belgacom et Bpost offrent aux PME belges la possibilité de créer un site web ‘gratuit’ et de le mettre en ligne. “Un manque à gagner pour les petits développeurs web”, réplique l’association Isoc Belgium.
Le projet ‘votreentrepriseenligne‘ a été présenté, hier, à Bruxelles. Les entreprises belges ne disposant pas encore d’un site web (selon l’analyste de marché Ipsos, 49 pour cent seulement de nos PME sont actives en ligne) peuvent obtenir gratuitement pendant six mois un site web, y compris son hébergement, un nom de domaine et création avec SiteBuilder. Google facilite la mention d’un emplacement professionnel Google Place sur Google Maps (aussi gratuit) et offre aux entrepreneurs intéressés 100 euros de crédit publicitaire pour tester le programme de publicité en ligne AdWords.
Isoc Belgium, l’organisation qui plaide pour un internet stable et accessible, réagit de manière virulente à cette initiative soutenue par le ministre de l’entreprise et de la simplification Vincent Van Quickenborne, par BeCommerce et par le bureau de promotion des marques Square Melon.
“Cette initiative n’a pas de raison d’être”, déclare Rudi Vansnick d’Isoc Belgium. “C’est de la concurrence déloyale. C’est comme si on enlevait le pain de la bouche des nombreux petits développeurs web de notre pays. De plus, il est absolument inquiétant qu’un ministre de l’entreprise fasse de la réclame pour ce genre de campagne.”
Vansnick ajoute encore d’autres remarques: “Il y a ici l’une ou l’autre solide anguille sous roche. L’absence de transfert du site web par exemple, ce qui fait qu’après six mois, le client ne peut rien faire d’autre que rester là où il est. Voilà qui assène un nouveau coup sur la tête de nos créateurs web.”
“Au niveau des droits de propriété, nous avons du reste aussi des objections”, ajoute-t-il. “Le logo et le contenu du site doivent rester de tout temps la propriété de l’entreprise en question et ne peuvent pas être accaparés par des tiers en raison des droits d’auteur.”
Prise de conscience Bart De Waele, du développeur web gantois Netlash, est plus nuancé dans sa réaction: “Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est enlever le pain de la bouche à tout le moins pas des agences web ayant pignon sur rue. Mais il est vrai que les nombreux petits développeurs – les indépendants, disons – auront ainsi de la concurrence supplémentaire. Pour eux, c’est plus grave, assurément.”
De Waele ne souhaite en tout cas pas la suppression de l’initiative de Google, Bpost et Belgacom, du fait qu’elle fait prendre conscience aux PME qu’il est préférable qu’elles soient actives en ligne. “Avec ce genre de site gratuit, elles pourront faire prudemment leurs premiers pas. Mais une PME participante se heurtera très vite aux limites de cette initiative.”
“Sur les sites proposés, l’on ne pourra que faire de la publication. Alors qu’un site web est aujourd’hui un outil de marque (branding tool) comportant nettement plus de fonctionnalités, comme une intégration avec CRM ou ERP. Et si une PME se décide quand même à créer un site web, il est préférable que ce site se distingue. En travaillant avec les mêmes modèles que Monsieur Tout-le-monde, l’on ne peut en réalité pas se permettre grand-chose.”
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