Le rachat de WhatsApp par Facebook a-t-il été le résultat d’un copinage?
D’un article paru dans Forbes, il apparaît que Mark Zuckerberg et le co-fondateur de WhatsApp, Jam Koum, étaient amis depuis trois ans déjà avant le récent rachat. La plus importante acquisition à ce jour dans le paysage technologique résulta-t-elle dès lors d’un copinage?
Au printemps 2012, Jam Koum, le co-fondateur ukrainien de WhatsApp, reçut un premier courriel de Mark Zuckerberg, selon Forbes, l’invitant à venir manger chez lui. A l’entendre, Zuckerberg était à l’époque déjà un utilisateur et un admirateur du service de messagerie. Koum accepta l’invitation de Zuckerberg.
Dès ce moment, le patron de Facebook dîna quasiment chaque mois, trois années durant, avec le directeur de WhatsApp. A tel point que le rapport entre les deux déboucha sur un lien d’amitié plutôt que sur une relation d’affaires. L’on abordait surtout la manière dont WhatsApp voulait rester indépendante, et pas du tout un rachat, d’après les rumeurs.
Mi-2013, les co-fondateurs de WhatsApp rencontrèrent Sundar Pichai, en charge d’Android et de Chrome chez Google. Ils évoquèrent à cette occasion leur attirance pour des produits numériques simples. Un peu plus tard, début 2014, Pichai manoeuvra en vue d’organiser une rencontre entre les dirigeants de WhatsApp et le CEO de Google, Larry Page. Cette rencontre eut finalement lieu le mardi 11 février 2014.
Le vendredi précédent, Amin Zoufonoun, un business developer chez Facebook qui avait aussi pris part au rachat d’Instagram, eut vent de la rencontre entre WhatsApp et Google. Il en informa Zuckerberg, qui invita aussitôt Koum chez lui le lundi, la veille donc de la rencontre avec Google.
Pour la première fois, le CEO de Facebook évoqua son projet de rachat, sur lequel le site de socialisation avait apparemment planché depuis quelque temps déjà: ce plan prévoyait que WhatsApp resterait totalement indépendante et que Koum rallierait la direction de Facebook.
La rencontre avec Larry Page eut lieu tout à fait normalement le lendemain. Selon le CEO de WhatsApp, “les conversations furent agréables”. Mais Koum affirma qu’il n’avait pas été question d’un rachat – ou bien n’avait-il pas compris les suggestions de Page car par la suite, il est bien apparu que Google s’intéressait à WhatsApp.
Mais ce fut Facebook qui finalisa l’accord deux jours plus tard. Le jeudi, Brian Acton, l’autre fondateur de WhatsApp, passa lui aussi chez Mark Zuckberg qui lui fit la promesse suivante: “Faire en un jour de WhatsApp une entreprise plus grande que Facebook sur le plan du nombre d’utilisateurs.” Il ajouta encore que le personnel du service de messagerie pourrait tout simplement continuer à faire ce qu’il faisait précédemment, mais avec les moyens de Facebook.
Ensuite, ils échangèrent encore quelques idées sur le montant du rachat: Zuckerberg pensait à 15 milliards de dollars et Koum à 20 milliards de dollars. Le directeur de Facebook proposa deux jours plus tard 19 milliards de dollars. L’accord fut conclu, Koum et Zuckerberg se donnèrent l’accolade et ouvrirent une bouteille du whisky préféré de Koum. En informer le personnel (puis le monde entier) n’était alors plus qu’une question de temps.
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