Le procès Phenix empoussiéré
Cela fait quatre ans déjà que plus rien ne bouge dans le procès qui …
Cela fait quatre ans déjà que plus rien ne bouge dans le procès qui oppose le gouvernement à l’entreprise de services ICT Unisys à propos du projet d’informatisation de la Justice ‘Phenix’ qui a rendu l’âme.
Phenix était le projet d’informatisation à grande échelle de la Justice, qui avait été lancé en grande pompe en 2001 par le ministre compétent de l’époque, Marc Verwilghen. Le projet a commencé à capoter dès 2004, mais continua à avancer en claudiquant quelques années encore. Ce fut finalement Laurette Onkelinx qui l’interrompit en 2007. Cette année-là, l’Etat belge se tourna vers la Justice pour exiger un dédommagement de la part du fournisseur Unisys, à savoir 28 millions d’euros selon les rumeurs.
En 2008, Unisys elle-même introduisit une contre-revendication d’un montant de quelque 20 millions d’euros. Une action pas illogique que celle-là, dans la mesure où une enquête de la Cour des Comptes démontrait que des erreurs avaient été commises tant par Unisys que par les autorités.
Depuis lors, l’affaire n’a plus évolué, relève le journal De Tijd. Unisys aurait envoyé plusieurs courriers pour aborder à nouveau la question, mais l’avocat de l’Etat a toujours fait la sourde oreille. Au cabinet de la ministre de la Justice, Annemie Turtelboom, l’affaire est actuellement à l’étude. Une communication devrait d’ailleurs être faite dans le courant de la journée encore.
Avenir Le mégaprojet Phenix a été du reste suivi par une approche plus dispersée des projets ICT. Début 2011, le ministre de la Justice (en affaires courantes) de l’époque Stefaan De Clerck, et son bras droit pour l’informatisation Karel Tobback présentèrent encore à la Commission Justice de la Chambre un nouvel état des lieux et un planning (voir aussi Data News n° 3 de 2011). 5 grands projets étaient alors en chantier: l’uniformisation de l’environnement software, des investissements dans l’infrastructure, le projet Cheops, le projet Prisma et l’informatisation d’un certain nombre de grandes banques de données. Tout cela était planifié entre 2011 et 2014.
Voilà qui ne manquait pas d’ambition au vu de la quantité de travail nécessaire et de la situation politique qui vit récemment la nomination d’une nouvelle ministre de la Justice. Karel Tobback, dont il est question ci-avant, a du reste lui aussi disparu de la scène. Récemment interrogé pour en savoir plus sur l’avenir de l’informatisation de la Justice, le cabinet Turtelboom a répondu qu’il était “encore trop tôt”. Une réponse qui n’était peut-être pas tout à fait indiquée dans ce contexte…
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