Le premier suffixe internet en arabe est un fait
Pour la première fois dans l’histoire de l’internet, des caractères non latins sont utilisés pour des domaines de ‘top-level’.
Pour la première fois dans l’histoire de l’internet, des caractères non latins sont utilisés pour des domaines de ‘top-level’. Les trois pays qui essuient les plâtres d’un code national dans leur propre écriture sont l’Egypte (???), l’Arabie Saoudite (????????) et les Emirats Arabes Unis (??????).
Les country code TLD des pays en question ont été ajoutés cette nuit à la racine DNS avec le résultat que les adresses web locales peuvent être désormais dotées d’un code national en arabe.
L’Icann, l’organisation qui gère le système des noms de domaine au niveau mondial, avait approuvé l’introduction des Internationalised Domain Names (adresses web qui peuvent aussi contenir des caractères chinois, arabes et cyrilliques après le point) le 30 octobre 2009 à Séoul.
Les premières demandes ont été prises en considération à partir du 16 novembre et aujourd’hui, les premières adaptations sont une réalité dans la racine DNS. L’objectif est de pouvoir entrer à terme des URL complètes dans d’autres caractères que les caractères latins (même si http:// demeurera encore). La priorité est données aux ccTLD (country code TLD), qui peuvent opérer via ce qu’on appelle la procédure ‘fast track’.
L’Icann a déjà reçu 21 demandes pour des IDN ccTLD dans 11 écritures différentes. 13 de ces demandes ont aujourd’hui déjà été approuvées (dont celles de la Russie et de la Chine) et se trouvent dans la dernière ligne droite avant de recevoir le feu vert.
“Parmi les plus d’1,6 milliard d’internautes au monde, plus de la moitié ne maîtrisent pas les caractères latins”, déclare Rod Beckstrom, CEO de l’Icann. “Voilà aussi pourquoi ce changement est essentiel pour la croissance ultérieure du net.”
Cela fait des années déjà que l’Icann se concentre sur les IDN. Le fait que leur introduction semble s’accélérer maintenant, pourrait, selon des spécialistes, être dû à la pression politique exercée par des pays comme la Chine et la Thaïlande. Ils ont en effet fait clairement savoir que si les IDN ne sortaient pas rapidement, ils s’en occuperaient eux-mêmes.
Dans ces deux pays, l’on peut d’ailleurs déjà, par une voie détournée, entrer des URL complètes en écriture locale. Mais le système qui a été conçu à cette fin, n’est pas reconnu à l’échelle internationale et ne fonctionne pas sur tous les ordinateurs.
Le président du conseil d’administration de l’Icann, Peter Dengate Trush, dément les accusations, selon lesquelles des pressions seraient exercées. Il s’en tient à l’explication que l’introduction des IDN est si complexe que cela ne pouvait tout simplement pas aller plus vite.
“Il n’y a pas beaucoup de personnes qui ont conscience de cette énorme complexité. Il s’agit là en fait du principal changement apporté à l’internet durant les quarante années d’histoire de la plate-forme. Nous avons effectué des tests pendant des années et à présent, nous sommes convaincus que le système est au point et que nous pouvons enfin commencer à le déployer.”
Le principal obstacle a été la création d’un système de traduction qui permette que différentes écritures (ce qui fait conjointement plus de 100.000 caractères différents) puissent être aisément converties en adresses internet correctes.
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