Le paon doit faire la roue
Et si l’on organisait un cours de management of business administration pour le directeur informatique à l’échelle européenne? Un CIO MBA pour satisfaire un secteur où l’acronyme est roi. Tel est l’appel lancé par Peter Hagedoorn, président de la CIO Platform aux Pays-Bas.
Et si l’on organisait un cours de management of business administration pour le directeur informatique à l’échelle européenne? Un CIO MBA pour satisfaire un secteur où l’acronyme est roi. Tel est l’appel lancé par Peter Hagedoorn, président de la CIO Platform aux Pays-Bas.
Hagedoorn siège au groupe de travail e-skills de l’EuroCIO (voir notre article en page 1) et s’insurgue contre la colonisation, par les lobbyistes des sociétés technologiques américaines, des multiples organes issus de la Commission européenne. Ces sociétés US se révèlent particulièrement bien structurées et disposent de fonds importants qui permettent de financer ces lobbyistes. De leur côté, les CIO ne possèdent pas de tels relais et tentent de se regrouper sous une forme informelle, durant leurs temps libres. Et de rester libres. En rappelant qu’ils ne sont pas suffisamment compris par leur direction générale qui leur reproche de ne pas apporter assez de valeur ajoutée, se basant sur la énième étude pour proférer de telles platitudes.
Certes, les sociétés IT américaines génèrent énormément d’emploi, notamment et surtout en Belgique, comme le fait remarquer à juste titre un internaute. Près de la moitié des informaticiens actifs en Europe travaillent hors du secteur IT et se situent donc parmi les ‘acheteurs’, les départements IT des entreprises. Ils ont droit à la parole. Ils pourraient peser sur l’agenda de l’Union européenne qui vise à créer la société de la connaissance la plus importante dans le monde. En s’appuyant sur des CIO occupant des positions tactiques clés, c’est possible, à condition de dégager du temps. Et c’est déjà le cas dans le cadre de l’ILB, l’Industry Leadership Board qui fait office d’organe de concertation de haut niveau.
Reste qu’il manque de ‘dual thinkers’, affirme Peter Hagedoorn. Des cerveaux doubles, qui maîtrisent deux disciplines: l’IT et le business, l’IT et les finances, l’IT et le juridique, etc. Les potentialités de l’IT restent aujourd’hui encore sous-estimées. Dans plus d’une entreprise sur 3, le CIO ne siège même pas au comité exécutif. La création d’un CIO MBA pourrait-elle modifier la donne? Qui sait. Il est temps que le paon fasse la roue. Qu’il se montre enfin…
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici