Le nouveau patron de la CIA s’en prend à Wikileaks
“WikiLeaks doit être considéré comme un service de renseignements ennemi”. Voilà ce qu’a déclaré Mike Pompeo dans sa première allocution publique, depuis qu’il a été nommé à la tête de la CIA par Donald Trump. Ce qui est étonnant, c’est qu’il a dénoncé aussi la publication de documents qu’il avait précédemment lui-même utilisés pour accuser le parti démocrate de manipulation lors de ses élections primaires.
“En janvier de cette année, nos services de renseignements ont découvert que les services de renseignements militaires russes avaient exploité WikiLeaks pour publier des données de victimes américaines de cyber-attaques contre le Democratic National Committee. Il est temps de qualifier WikiLeaks de ce qu’il est vraiment: un service de renseignements ennemi aidé par des pays comme la Russie”, a affirmé Pompeo durant son premier discours public en tant que directeur de la CIA.
Et de traiter le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, de “narcissique, escroc et lâche”. Assange est réfugié depuis quasiment cinq ans déjà dans l’ambassade équatorienne à Londres de peur d’être poursuivi par la justice tant suédoise qu’américaine. Selon Pompeo, les lanceurs d’alertes tels Assange sont de mèche avec des dictateurs: “Ils tentent sans succès de se dissimuler eux-mêmes, mais aussi leurs actes derrière un discours évoquant la liberté et le respect de la vie privée.”
Il n’est évidemment guère étonnant que quelqu’un de la CIA tienne de tels propos critiques à l’égard de Wikileaks. Le mois dernier, la plate-forme lanceuse d’alertes avait en effet encore mis en ligne des milliers de documents qui dénonçaient les pratiques de cyber-espionnage de la CIA. De ces documents, il apparaît que la CIA est à même de pirater notamment les smartphones et TV intelligentes de Samsung.
Il est cependant quelque peu singulier que Pompeo choisisse de s’attaquer résolument à Wikileaks dans son tout premier discours en tant que directeur de la CIA. Ce qui s’avère d’autant plus étonnant, c’est qu’il fasse explicitement référence à des documents dévoilés révélant que les démocrates avaient essayé d’influencer leurs élections primaires, afin de favoriser la nomination d’Hillary Clinton. Durant la période électorale de l’année dernière, Pompeo avait en effet utilisé ces mêmes documents dévoilés pour démontrer que la nomination de Clinton en tant que candidate démocrate à la présidence des Etats-Unis avait été manipulée. Le tweet qu’il avait envoyé à l’époque, a entre-temps disparu, et il ne peut plus s’en souvenir.
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