Le logiciel d’entreprise est stratégique, pas le MP3 copié
L’on a plus souvent qu’à son tour pensé que le piratage de logiciels est l’oeuvre de teen-agers, de jeunes isolés téméraires qui aiment les jeux électroniques, surtout ceux qu’ils ne paient pas.
L’on a plus souvent qu’à son tour pensé que le piratage de logiciels est l’oeuvre de teen-agers, de jeunes isolés téméraires qui aiment les jeux électroniques, surtout ceux qu’ils ne paient pas.
L’utilisation de logiciels sans licence est cependant bien plus répandue que le résultat de ces malversations fragmentaires. En Belgique, l’utilisation moyenne de logiciels sans licence atteint les 25%, mais ce pourcentage n’a pas augmenté l’an dernier. On est donc loin chez nous des 80% et plus observés dans certains pays africains. Il n’empêche que l’utilisation de logiciels non officiels dans notre pays est incroyablement élevée, puisqu’un logiciel sur quatre est dépourvu de licence.
C’est là un pourcentage trop élevé pour être le fruit du hasard. Trop élevé pour n’être le fait que de particuliers. Microsoft effectue régulièrement des audits de logiciels auprès d’organisations d’envergure. Des résultats obtenus, il apparaît que l’utilisation de logiciels et des licences requises n’atteint pas un rapport 1 sur 1. En d’autres mots, il circule également des logiciels sans licence officielle dans le secteur professionnel. Les sociétés en vue de l’économie belge semblent donc se comporter comme ces teen-agers qui copient les MP3 de manière désinvolte, à cette exception près qu’elles le font elles à une plus grande échelle.
Ces entreprises font-elles de la gestion de biens de bas étage? Ne sont-elles pas informées des logiciels que leurs collaborateurs utilisent huit heures par jour? Si tel est le cas, cela témoigne d’un je-m’en-foutisme irresponsable. Il est en effet incompréhensible que des entreprises et organisations jugent accessoire la gestion des licences de leurs logiciels. Y colle-t-on parfois sur les enveloppes des mailings sortants des timbres du supermarché du coin au lieu de ceux à l’effigie de notre roi Albert? Non quand même.
Il est manifeste qu’en temps de crise comme c’est le cas aujourd’hui, les chiffres sont partout sous pression. Mais en cette période post-Sarbanes-Oxley, on pourrait néanmoins s’attendre à ce que les entreprises jouent le jeu correctement. Et ce n’est pas toujours le cas, comme nous le constatons avec étonnement lors de nos audits. Un piètre contrôle des logiciels nuit à notre industrie IT, l’un des secteurs d’avenir dont notre économie a grand besoin.
“L’honnêteté est le premier chapitre du livre de la sagesse”, avait déclaré Thomas Jefferson en son temps. Or la sagesse est une denrée rare que nous pouvons utiliser en cette période d’exception et ce, autant que possible.
Phillip Vandervoort, directeur général de Microsoft Belgique et Luxembourg
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici