Le lièvre et la tortue
C’est à une allure de tortue que Barack Obama a fait son entrée dans Washington, mais c’est à celle du lièvre qu’il devra redresser son pays à bout de souffle. L’espoir fait vivre, dit-on!
C’est à une allure de tortue que Barack Obama a fait son entrée dans Washington, mais c’est à celle du lièvre qu’il devra redresser son pays à bout de souffle. L’espoir fait vivre, dit-on!
Ils furent en tout cas quelque deux millions à braver le froid pour assister à la cérémonie de son investiture. De combien de temps et de combien de crédit bénéficiera-t-il? 1.000 milliards $, soit 750 milliards EUR, voilà ce qu’il est autorisé à dépenser. Dans des stimulants économiques. C’est un tiers de plus que le produit national brut belge. Un fameux pactole. Mais il n’y aura droit qu’une seule fois. Obama envisage de grands travaux d’infrastructure. L’un d’eux concerne le haut débit pour lequel il dispose de 15 à 60 milliards EUR. C’est au bas mot trois fois le chiffre d’affaires de Belgacom et Telenet ensemble, en plus de celui des filiales belges de HP, Alcatel-Lucent, IBM, Cisco, Microsoft,…
Je peux donc comprendre que les fournisseurs de services, les fabricants de matériel et les éditeurs de logiciels attendent, les yeux écarquillés et la bourse ouverte, la première décision d’Obama. Sa noble devise est le haut débit pour tout le monde. Reste à savoir si le gouvernement américain lui-même investira dans l’infrastructure ou subsidiera les entreprises privées. Cet argent sera-t-il destiné aux dinosaures, tels AT&T, Verizon ou Comcast, ou y aura-t-il de la place pour de nouveaux venus? Et qu’en sera-t-il de la réglementation? On connaît çà. Chez nous aussi. Le haut débit pour tous? A peine la moitié des familles belges en dispose. Trop cher pour un contenu insuffisant. En cause le duopole rusé Belgacom + Telenet, dont le gain brut estimé serait de 70% sur l’ADSL ou le câble.
Alors qu’aux Pays-Bas, certains fournisseurs internet proposent déjà 40 Mbit/s, dans l’attente des 120 Mbit/s prévus. Le degré de pénétration d’internet y est d’un tiers supérieur au nôtre. ‘Concurrence, protection et innovation’: tel est le slogan du régulateur néerlandais pour 2009. Voilà qui devrait inspirer Van Quickenborne et l’IBPT. Il faut accélérer et que le prix diminue. Et de préférence sans tarder. L’allure de tortue à laquelle le train de la concurrence avance, n’apporte rien. On entend bien parfois un coup de sifflet, mais pas le moindre enthousiasme, aucun concert, bref aucune innovation.
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