Luc Blyaert
Le combat de l’ombre
L’informatique de l’ombre recouvre l’ensemble des appareils, logiciels et applications utilisées dans une organisation sans l’aval du CIO. Un CIO qui se retrouve toujours plus lui-même dans l’ombre?
“Shadow IT expected to reach 90 % of enterprise IT spend by the end of this decade, up from just 10-20 % a decade ago.” Dixit Sabine Everaert, CIO de Coca-Cola Europe et CIO de l’Année de Data News en 2011, dans un tweet qui incite à la réflexion. L’informatique de l’ombre recouvre l’ensemble des appareils, logiciels et applications utilisées dans une organisation sans l’aval du CIO. Un CIO qui se retrouve toujours plus lui-même dans l’ombre?
La vague du Bring Your Own Device, voire du Pay Your Own Device, incite un nombre croissant de collaborateurs à utiliser leur propre appareil sur leur lieu de travail (ainsi qu’à la maison), et pas uniquement des smartphones ou tablettes, mais aussi des logiciels et applis (Bring Your Own Apps). Le marketing intervient toujours plus dans les budgets IT par le biais des sites web et des médias sociaux. Le CIO doit s’assurer que la plate-forme IT supporte ces nouvelles applications, mais la réalité est toujours plus différente. D’autant que tout disparaît dans le cloud.
Dans ce contexte, le CIO devrait devenir CDO ou chief digital officer. Reste qu’il n’y a guère d’autre fonction où les dénominations sont aussi diverses et variées que dans l’IT. Chaque jour ou presque un nouveau titre apparaît. Alors que le CEO et le CFO ne changent pas. Alors que si le terme de CIO est relativement neuf, il en existe désormais des dizaines de variantes. Dont Career Is Over.
Le CIO doit en tout cas démontrer que les solutions IT ne se limitent pas à améliorer la productivité et l’efficience (un fait acquis), mais aussi les revenus. Et pourquoi ne parlerait-on pas d’ailleurs de chief revenue officier. Ou mieux de chief customer officer, comme certains le suggèrent, tourné non seulement vers les utilisateurs internes, mais surtout vers les clients externes, sans oublier la rétention des clients existants. Il est temps que le CIO sorte de l’ombre. Fini le combat de l’ombre.
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