Le certificat de conformité passe au numérique
Le certificat de conformité accompagnant tout véhicule en Belgique sera scanné lors de chaque passage au contrôle technique, dans le but de constituer une banque-carrefour des véhicules.
Le certificat de conformité accompagnant tout véhicule en Belgique sera scanné lors de chaque passage au contrôle technique, dans le but de constituer une banque-carrefour des véhicules.
“Cela fait quelques années déjà que nous préparons Mobivis, une banque-carrefour des véhicules”, nous explique Jean-Paul Gailly, directeur général de la Mobilité et de la Sécurité routière au SPF Mobilité. “L’objectif est d’atteindre une bonne traçabilité d’un véhicule dès qu’il sort de la chaîne de fabrication. Dans cette optique, les données du COC (Certificat of Conformity, alias le certificat de conformité) du véhicule, un document papier provenant du constructeur et qui atteste la conformité technique de ce dernier, sont essentielles. Jusqu’à présent, nous ne disposions que des données d’immatriculation du véhicule.”
Pour pouvoir transférer ces renseignements dans une banque de données, les certificats de conformité papier devaient être numérisés. Le gouvernement confia par conséquent aux institutions de contrôle technique regroupées dans l’A.S.B.L. GOCA (groupement des entreprises agréées de contrôle automobile et du permis de conduire) la mission de numériser ce document lors de chaque passage au contrôle technique. “Cette numérisation offre comme avantage supplémentaire qu’il n’y aura plus de gros problèmes en cas de vol des documents de bord permettant précédemment au voleur de pouvoir immatriculer un autre véhicule”, ajoute Gailly. “Il ne sera plus non plus aussi difficile qu’avant d’obtenir un nouvel exemplaire du COC.”
Traitement Le projet de numérisation a démarré à la mi-octobre 2011. GOCA a analysé préventivement de manière approfondie les besoins et les obstacles possibles au projet, selon le directeur, Johan Cobbaut. “Nous avons choisi les renseignements que nous voulions traiter dans le document et avons opté pour les éléments requis au quotidien. Il y avait aussi la question de savoir comment scanner l’information de manière correcte et exhaustive, vu les formats variés de ces COC et l’état parfois douteux du document. En outre, il fallait, lors de ce scannage, limiter la durée d’attente du client à un minimum. Pour le transfert du document, il convenait également de vérifier si la capacité réseautique existante suffisait. Tel était le cas, mais nous ne transférons quand même toutes les données qu’en fin de journée.”
Après une analyse en profondeur, les caisses des stations de contrôle automobile ont été équipées de scanners A3 de Fujitsu A3. Pieter Van Synghel, CEO de Youston, une entreprise impliquée dans le traitement technique du document, précise que la durée de traitement de l’application à la caisse a été ramenée à “moins de 10 secondes”. A partir de la caisse de la station de contrôle technique, le scan parcourt tout un trajet allant des bureaux centraux des différentes entreprise de contrôle, en passant par le centre de données de Cegeka (en charge de la centralisation et du backup des scans), jusqu’à Youston. “Nous extrayons les données de 18 champs du document (comme la taille des pneumatiques, le nombre d’empattements, la valeur en CO2 du moteur, le numéro d’identification du véhicule, le numéro d’homologation,…) pour les stocker dans une base de données.” Dans le centre de données de Cegeka, l’on met ensuite les renseignements contenus dans la base de données en corrélation avec le document. Tout cela retourne ensuite au GOCA et peut de là être transféré aux autorités.
Coût En tout, les COC de quelque 5 millions de véhicules devraient être scannés d’ici 2016. Le coût du projet sera facturé au client, qui paiera une seule fois 2 euros de plus lors de son passage au contrôle technique. Aujourd’hui, quelque 500.000 scans ont déjà été effectués, et 160.000 sont en traitement.
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