Le CEO de TikTok à Bruxelles: la Commission appelle au plein respect des règles de l’UE

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La Commission européenne espère pousser l’entreprise chinoise TikTok sur la voie d’un respect intégral des règles européennes. Le CEO de l’entreprise, Shou Zi Chew, était à Bruxelles mardi et y a rencontré plusieurs commissaires européens, dont la commissaire aux Valeurs et à la Transparence Vera Jourova.

“Je compte sur TikTok pour pleinement appliquer ses engagements à faire le maximum pour respecter la législation européenne et regagner la confiance des régulateurs. Il ne peut subsister aucun doute sur la sécurité des données des usagers (de TikTok) en Europe et sur leur non-exposition à tout accès illégal par des autorités de pays tiers”, a commenté la commissaire tchèque à l’issue de l’entrevue. Selon un compte rendu de l’entretien, la commissaire a relayé plusieurs inquiétudes européennes relatives à la protection des données personnelles, à la sécurité pour les enfants sur la plateforme d’échange de vidéos, à la diffusion de désinformation en provenance de la Russie et à la transparence de la publicité politique.

Il s’agit surtout pour TikTok, particulièrement populaire auprès des jeunes, de se préparer aux futures exigences de la législation européenne sur les services numériques (DSA), qui s’appliqueront dans quelques mois, et de celle sur les marchés numériques (DMA). Cela fait un petit temps que TikTok préoccupe les Européens, entre autres le président français Emmanuel Macron qui ne cache pas son hostilité envers cet outil qui, selon lui, dissimule de la “propagande russe” et crée de l’addiction. Selon le compte rendu fourni par la Commission, l’entreprise a “reconnu que des acteurs étatiques non-UE tentent de manipuler le contenu de la plateforme pour diffuser de la désinformation”, et TikTok s’attèle à lutter contre ce phénomène.

De manière plus formelle, la commission irlandaise de protection des données enquête sur de potentielles violations du GDPR, le règlement général sur la protection des données, dans la manière dont TikTok gère les données personnelles des mineurs d’âge et dans les transferts de données vers la Chine, où est située la maison-mère, ByteDance. L’autorité irlandaise a transmis son projet de décision à ses homologues européennes en septembre dernier.

Récemment, la nouvelle que des employés de ByteDance avaient eu accès via TikTok aux données de journalistes ayant bénéficié d’informations confidentielles, a créé la polémique. Le CEO a assuré, mardi, que les personnes fautives ne travaillaient plus pour l’entreprise. Shou Zi Chew a parallèlement tenu à expliquer les investissements consentis dans la modération de contenu, avec pour but de juguler les discours de haine. Des rencontres avec les commissaires européens aux Affaires intérieures Ylva Johansson, à la Concurrence Margrethe Vestager et à la Justice Didier Reynders étaient également prévues mardi. “Nous avons pris note des engagements de l’entreprise de lutter contre les discours de haine en ligne et garantir la protection de tous les consommateurs, y compris les enfants”, note le Belge sur Twitter.

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