L’accord en matière e-commerce entériné in extremis
Les partenaires sociaux ont donc quand même conclu un accord sur le travail de nuit dans l’e-commerce pour les secteurs du commerce et de la distribution. Tout semble indiquer cependant que la patate chaude soit partiellement refilée aux négociations CCT internes aux entreprises.
Cet accord est assez inattendu car mardi dernier encore, la concertation sur l’e-commerce dans les secteurs de la logistique et du transport avait capoté. Et début décembre, les mêmes négociations pour le secteur commercial avaient abouti à un blocage. “Le choix de la voie de la concertation sociale paie”, indique le vice-premier ministre et ministre de l’Emploi, de l’Economie et des Consommateurs Kris Peeters dans un communiqué de presse.
Au printemps, le gouvernement avait décidé d’autoriser le travail de nuit dans l’e-commerce, afin de rattraper le retard pris sur les pays voisins. Les syndicats et les employeurs s’étaient ensuite engagés, au terme d’une table ronde consacrée à l’e-commerce, a élaborer un accord large en la matière pour la fin de cette année, en ce compris le travail de nuit et de week-end.
L’accord existe bel et bien, et c’est une “étape importante”, déclare Peeters. “Il y a à présent une solution stable et durable pour l’e-commerce. Chaque entreprise peut désormais donner un contenu sur mesure à cette convention collective de travail-cadre.”
Le ministre est convaincu que l’autorisation du travail de nuit peut engendrer la création de nombreux emplois à part entière, même s’il est impossible de citer de chiffre. “250.000 personnes sont occupées dans ces secteurs. L’on peut donc imaginer que la création d’emplois n’y sera pas marginale”, ajoute encore le porte-parole de Peeters.
L’accord ne concerne que les secteurs du commerce et de la distribution. Pour ceux de la logistique et du transport, il existait déjà un arrêté royal autorisant le travail de nuit et de week-end. Mais à la demande des entrepreneurs, l’on a négocié un cadre global avec les partenaires sociaux.
“Le cadre pour les secteurs du transport et de la logistique existe depuis longtemps déjà. Les entrepreneurs souhaitaient cependant créer un cadre spécial, mais c’était pratiquement impossible. A présent, les entreprises conservent la liberté de débattre de l’e-commerce sur le plan de l’entreprenariat”, a expliqué ce lundi Wannes Gielis de LBC-NVK.
Exportation d’emplois
Le vice-premier ministre et ministre en charge de l’Agenda Numérique et des Télécoms Alexander De Croo (Open Vld) se dit satisfait de l’accord sur le travail de nuit dans l’e-commerce dans les secteurs du commerce et de la distribution. Mais il prévient que durant les mois à venir, il faudra voir si cela va mettre fin à “l’exportation d’emplois”. “Comme on dit chez nous, c’est au fruit qu’on juge l’arbre”, déclare-t-il dans une réaction. De Croo est curieux d’observer “l’attitude des partenaires sociaux dans les différentes entreprises”.
De Croo est ravi aussi qu’une solution ait été trouvée avant la fin de l’année, un point sur lequel avait insisté le gouvernement: “Je suis satisfait qu’il y ait enfin un accord. Pour le développement de l’économie numérique dans notre pays et pour l’e-commerce en particulier, il était absolument nécessaire de rendre possible le travail de nuit.”
Selon De Croo, les règles trop rigides en matière de travail de nuit ont incité ces dernières années de nombreuses entreprises d’e-commerce à faire traiter leur logistique à l’étranger. Il estime que quelque 30.000 emplois ont ainsi été perdus.
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